
Et le pire pour le leader du ferroviaire, c’est que le résultat du sondage ne tient même pas compte des grèves de décembre.
Ça pique. Comme tous les ans, le magazine 60 millions de consommateurs publie ses « Cactus », soit des trophées qu’aucune entreprise ne souhaiterait venir chercher ; et pour cause, le titre décerne depuis trois ans des trophées « célébrant » les plus mauvaises pratiques des sociétés hexagonales. Ainsi donc, après SFR (2017) et Engie (2018), c’est à la SNCF d’avoir les honneurs en 2019 avec un beau et gros Cactus d’or attribué sur la base des 2000 courriers de plaintes reçus tous les mois à la rédaction. La pire des manières de finir l’année pour l’entreprise ferroviaire, déjà au plus bas avec le mouvement de grève débuté début décembre, et qui ne semble pas prêt de se terminer.
Le TGV, tu l’aimes ou tu le quittes. La raison de cette première place sur le podium, ou les raisons pour être exact, sont un manque de ponctualité sur ses lignes (87%, en dessous de la moyenne européenne), le coût des billets (un prix moyen de 17,59 € pour 100 kilomètres, soit la 5ème compagnie la plus chère du vieux continent selon un sondage GoEuro de 2016) et un temps d’attente jugé excessif pour l’achat de places en raison de la fermeture progressive des guichets « humains ». Au final, voilà pas mal de pavés en béton posés sur les rails pour la compagnie, déjà largement critiquée sur les réseaux sociaux pour les changements de tarif de certaines de ses cartes de fidélité. Avec l’ouverture prochaine du réseau à la concurrence, pas sûr que les clients le restent…
« Les gens varient entre la colère et surtout la fatigue et aimeraient bien que ça s’améliore, et c’est aussi le but des Cactus du magazine », a déclaré Lionel Maugain, journaliste chez 60 millions de consommateurs. Comprendre par là que l’objectif du magazine n’est pas de créer un énième bad buzz sur le dos de la SNCF, mais de l’alerter sur ce qui ressemble, plus que jamais, à une désaffection du grand public pour ses services. Régimes spéciaux ou pas, les années 2020 ne débuteront pas sous les meilleurs auspices pour Jean-Pierre Farandou, récent successeur de Guillaume Pépy à la tête d’une entreprise employant 142 240 salariés.