
À Alboussière, ce ne sont pas les élèves qui se rendent à l’auto-école mais l’inverse. Le but : aider ceux qui ne peuvent pas se déplacer fautes de transports en commun adaptés à obtenir le précieux sésame.
Formation intensive. Si en ville, les auto-écoles ne manquent pas, à la campagne, les choses se compliquent. Pour certains jeunes, elles sont trop loin et les transports en commun, parfois inexistants, ne sont pas d’une grande aide. C’est pourquoi en Ardèche, à Saint-Victor, Colombier-le-Vieux, Gilhoc-sur-Ormèze et Alboussière, une nouvelle auto-école a vu le jour. Sa particularité : elle est itinérante, c’est-à-dire qu’elle se déplace dans ces quatre communes (où il n’y a pas de transports en commun) pour donner des cours de codes et des leçons de conduite.
Les élèves sont tous repérés par des travailleurs sociaux comme ayant « de grosses difficultés à suivre un processus d’auto-école classique » et ne paient que 300 euros au total pour la formation. Pour limiter les déplacements, les élèves reçoivent des cours intensifs de 6 heures 30 minutes étalées sur une journée.
Un départ sur les chapeaux de roues. Si l’association Tremplin a eu l’idée de cette nouvelle forme d’auto-école, c’est pour une raison simple : « Il s’agit de répondre à un public en grande difficulté. Il fallait leur favoriser un accès au permis de conduire, condition indispensable pour la recherche d’emploi et la réussite d’insertion professionnelle », confie Félix Pelaez, directeur général du groupe d’insertion Tremplin au site Hebdo-Ardèche. Si en ville la voiture n’est pas obligatoire pour se déplacer, à la campagne, elle est indispensable pour aller travailler, faire ses courses ou aller chercher les enfants à l’école. Sans le permis, ces jeunes seraient fatalement encore plus isolés et, à fortiori, précaires.
Depuis ses débuts en novembre 2019, dix élèves ont commencé à suivre des cours de code et de conduite sur une voiture électrique. « Le travail est beaucoup plus détaillé et approfondi selon des thèmes à préparer, explique Francis Batin, le moniteur de l’auto-école et 25 ans d’expérience dans le domaine. Ce sont des cours quasiment sur-mesure. C’est aussi ce qui les incite à s’accrocher. » Au total, trente jeunes devraient repartir avec leur permis d’ici la fin de l’année.