
Les plans empêchant les voitures de rouler dans la capitale remontent au mandat précédent et selon un institut de recherche, ils ont déjà eu pour effet de déplacer le transit sur le périphérique et la banlieue. Klaxonnez si vous y êtes coincé.e.
Adieu, berges. On vous l’avait annoncé, la mairie de Paris souhaite ardemment interdire la circulation dans le centre historique dès 2022 pour favoriser les mobilités douces. Vélos, marche, engins électriques sans rejets sont une chance pour un jour endiguer le réchauffement climatique provoqué par les émissions de gaz d’échappement. Mais tout le monde ne troque pas sa voiture contre un deux-roues. Alors l’Institut des politiques publiques (IPP) a cherché où circulaient maintenant les voitures interdites hier.
(Note n°65) Des centres plus verts, des banlieues plus grises ? Découvrez cette nouvelle Note @IPPinfo par @Lea_Bousleiman , @patricia_crifo et @BenoitSchmutzhttps://t.co/5EZFEwhpgG pic.twitter.com/YdcYNZYA4W
— IPP – Institut des politiques publiques (@IPPinfo) May 12, 2021
Ils ont en particulier étudié une mesure plus ancienne que les ZFE (Zones à Faibles Émissions) récemment décidées et que la transformation de la rue de Rivoli en voie piétonne : la fermeture des 3,3 kilomètres de « voies sur berges », lancée dès 2016, encore renforcée par un arrêté d’Anne Hidalgo en 2018 interdisant toute « circulation des véhicules à moteur ». Selon l’IPP, ces décisions ont eu pour conséquence d’augmenter la congestion sur le périphérique sud de 15 %.
Selon l’institut de recherche, depuis l’arrêté municipal, tout trajet de 10 kilomètres est aujourd’hui 2 minutes plus long.
Le bruit et l’odeur. Une critique déjà avancée par Airparif et le Comité de suivi qui constatait dès 2017 que les « reports de circulation depuis la voie fermée au trafic sont allés au-delà de l’hypercentre parisien, jusqu’au boulevard périphérique et ses abords au sud-ouest. » Avec deux effets néfastes entraînés par la hausse des bouchons : plus de pollution (les voitures stagnent mais leurs moteurs tournent) et plus de bruit pour les riverains. Un mauvais calcul puisque le nombre d’habitants dans les zones périphérique est deux fois plus important que celui des quais de Seine.
Piétonnisation du centre de Paris : les élus d’opposition enragent
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Pédale douce. Face à l’annonce de la concertation sur le projet de piétonnisation du centre historique, les élus des arrondissements environnant ont fait savoir leur opposition en reprochant l’absence d’ « étude d’impact » (Rachida Dati, maire du VIIe, au Parisien) et le risque d’embouteillages en bordure de Paris (dixit Delphine Bürkli, maire du IXe). Cette étude de l’Institut des politiques publiques leur donnerait raison. Mais il manque un élément au tableau : combien d’automobilistes sont depuis passés aux transports en commun ou au vélo dont le nombre ne cesse de grandir ? Comme le souligne le rapport, seul un plan qui prend en compte toute la banlieue et les différentes mobilités saura résoudre cet enjeu majeur de la décennie.