Chaque année, l’industriel norvégien Yara doit déplacer 20 000 conteneurs entre ses usines et hangars distants d’une dizaine de kilomètres. Par la route, cela représente quelque 40 000 trajets en camions cumulant dans les 700 tonnes de CO2 et de particules fines. Plutôt que d’attendre l’avènement du camion électrique (testé en Allemagne) ce spécialiste des engrais a lancé en 2017 un projet de cargo sans émission… et sans marin à bord.

Long de près de 80 mètres et large de 12, le Yara Birkeland peut transporter une centaine de conteneurs sans rejeter le moindre carbone grâce à sa motorisation électrique totalisant 3 MW. Prévu pour longer 22 miles nautiques de côtes en Norvège, il sera vide de tout équipage ; c’est depuis trois postes de contrôle à terre qu’il sera dirigé grâce à ses capteurs, radars et appareillages de transmission.

The first #crewless #electric #cargoship begins its maiden voyage this year | Engadget https://t.co/J742u5wNEP #Yara #Birkeland #finland #electricvehicle pic.twitter.com/sJw7KIC7UI

— Harold Gardner (@haroldlgardner) August 26, 2021

Avec 7 MWh de batterie, le patron de Yara, Jon Sletten, l’a comparé à la capacité d’un millier de voitures. Et même s’il peut atteindre 13 nœuds, il gardera une allure de croisière de seulement 6 nœuds pour économiser son énergie. Le cargo est prêt et déjà mis à l’eau mais la pandémie a retardé sa mise en fonction. Il s’apprête à faire sa première traversée en cette rentrée et ce navire devrait intéresser plus d’une entreprise. Selon l’Organisation maritime internationale, le transport maritime pèse “entre 2,5 et 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre”. Alors si le Birkeland ne pourra pas remplacer les cargos transatlantiques ou venant de Chine, il pourrait contribuer à supprimer nombre de camions traversant l’Europe de l’Ouest.