
Pour limiter les risques d’accidents, les trottinettes électriques en libre-service sont désormais bridées à 10 km/h dans certaines zones très fréquentées de Paris. Une mesure qui pourrait rapidement s’étendre dans la capitale et faire rimer mobilité douce et législation très dure.
Réguler pour protéger. Suite à un dramatique accident, qui a coûté la vie à une jeune femme mi-juin, renversée par une trottinette électrique au centre de Paris, la mairie a décidé de prendre des mesures. Pour éviter qu’un tel drame ne se reproduise, elle a demandé aux opérateurs de trottinettes électriques en libre-service de limiter la vitesse dans certains quartiers particulièrement fréquentés de la capitale. Dans ces “slow zones”, au nombre d’une dizaine, la vitesse est désormais bridée à 10km/h, contre 20 km/h dans le reste de la capitale. C’est ainsi le cas notamment au niveau des places de la République et de la Bastille, à proximité du Louvre ou encore dans le quartier des Halles.
Grâce à la technologie de géolocalisation intégrée à ces deux-roues, la vitesse est automatiquement bridée dès lors que la trottinette pénètre dans ces espaces particulièrement fréquentés. Un dispositif de limitation de vitesse mis en place durant l’été et qui a vocation à s’étendre à d’autres zones, par exemple aux abords des écoles parisiennes, a laissé entendre la mairie.
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— Mairie de Paris Centre (@MParisCentre) June 30, 2021
Cette régulation de la vitesse intervient suite au décès tragique d’une trentenaire renversée dans la nuit du 14 juin dernier sur une allée piétonne du centre de la capitale par une trottinette conduite par deux jeunes femmes. Elle se veut également une réponse au sentiment d’insécurité grandissant ressenti par de nombreux piétons confrontés au non-respect des règles de circulation encadrant les “engins de déplacement personnel motorisés” (EPDM).
Rappelons en effet que leur usage est désormais encadré par le code de la route. Ces engins sont ainsi autorisés à circuler uniquement sur les pistes cyclables et les rues limitées à 50 km/h. Il est également interdit de monter à deux sur une trottinette électrique, sous peine de se voir infliger une amende de 35 euros. Au terme de l’été, la mairie de Paris devrait faire le bilan de cette mesure de restriction de vitesse dans ces espaces tests particulièrement fréquentés. Mais celle-ci, par l’intermédiaire de l’adjoint EELV David Belliard en charge de ces questions, a déjà prévenu : “soit il y a une amélioration significative de la situation et les trottinettes trouvent leur place dans l’espace public sans provoquer de trouble, de danger supplémentaire, notamment pour les piétons, soit nous envisageons la suppression totale des trottinettes“. Quitte à diminuer fortement l’attrait du public pour ces engins non polluants, et donc à favoriser un retour aux déplacements en voiture que la mairie combat depuis de nombreuses années. Un paradoxe à deux vitesses.