Depuis l’étranger, à quoi ressemble la France ? À Paris (Tour Eiffel, Champs-Élysée, le Louvre, les bateaux-mouches, etc.), au Mont-Saint-Michel et au Puy du Fou. Mais la France est également un pays vieillissant où les constructions des années 1960, 1970 et 1980 sont, en 2023, totalement dépassées — pour ne pas dire ringardes. Et grâce au compte Twitter baptisé La France Moche, lancé le 30 janvier dernier, il est maintenant possible de voyager depuis sont téléphone en regardant des photos des pires endroits situés aux quatre coins de l’Hexagone, comme le centre commercial du quartier de la Habette à Créteil, une vieille caserne de sapeurs-pompiers à Limoges, une piscine municipale à Villeneuve-d’Ascq ou encore la cité des étoiles de Givors, construite dans les années 1970 par l’architecte Jean Renaudie.

Des lieux qui ont été pour la plupart laissés à l’abandon ou qui n’ont pas été rénovés, et qui reflètent aussi une certaine image de la France, en périphérie des zones urbaines ou loin des centres d’activités économiques. La France, en clair, qu’on évite de monter sur les cartes postales.

La France qui a besoin d’un glow up. Les blockhaus, les anciens centres commerciaux, les bâtiments en béton immondes issus du brutalisme — un courant architectural populaire jusqu’en 1970, les vieilles piscines « Tournesol » en plastique — inventées en 1969 par l’architecte Bernard Schoeller pour répondre au programme « 1000 piscines » initié par l’État —, les patinoires, les bâtiments universitaires, les anciennes stations de ski des années 60, les ronds-points avec des sculptures affreuses : tout y passe, ou presque. Et aucune ville n’est épargnée.

Le créateur du compte, qui souhaite rester anonyme, a indiqué au site Konbini que « l’esthétique de la France ne se résume pas aux grands monuments. J’ai donc commencé avec l’idée de dénoncer ça, et il faut bien avouer que ça a tout de suite dérivé vers l’humour. » Mais au-delà de l’aspect moqueur, le créateur du compte pense qu’il peut avoir une utilité. « Malgré le ton de la farce, ça ne me semble pas totalement inutile de persévérer. Ça peut interpeller les élus et les décideurs sur le goût douteux de certains bâtiments totalement indéfendables. On a tous droit à du beau, par l’entretien de l’existant et par des choix exigeants dans la construction. » Si un compte Twitter peut nous éviter, dans le futur, d’avoir des bâtiments affreux, et nous aider à améliorer l’espace urbain, on signe tout de suite.

https://twitter.com/lafrancemoche/status/1620422678275579906