
L'un des principes de guerre, c'est de pouvoir avancer sans être repéré. Surement l'une des raisons qui a poussé l'entreprise Arquus à accoucher du Scarabée, le premier tout terrain hybride français voire même, au monde.
Pas de pause pour la guerre. S’il est bien une industrie que tous les confinements du monde n’arrêteront pas, c’est bien celle de l’armement militaire. Loin du grand public, et poussées par des demandes croissantes sur tous les territoires géopolitiquement secoués, les ventes ne faiblissent pas, bien au contraire. Voilà pourquoi l’annonce du premier blindé hybride par l’entreprise Arquus fait frémir tous les professionnels du secteur. La marque annonce aujourd’hui la commercialisation du Scarabée, autant pour les puissances étrangères que pour l’Armée française, désireuse de renouveler son propre parc vieillissant.
M.arche de crabe Si le Scarabée s’appelle ainsi, ce n’est pas parce que les militaires souhaitent préserver la bio-diversité, mais parce que le blindé est un concentré d’innovations incluant la possibilité de se déplacer latéralement, à petits pas, grâce au blocage des essieux avant et arrière… comme un crabe – qui n’a rien à voir avec les scarabées, donc ! Parmi les autres nouveautés, il y a évidemment le moteur hybride de 300 chevaux pour pousser 8 tonnes sur à peu près tous les terrains, et même d’affronter des cours d’eau d’un mètre de profondeur. Rajoutons que l’engin peut être transporté dans des avions militaires, de façon à être débarqué d’un C-130J Super Hercules, par exemple. Pas mal d’arguments qui devraient convaincre les signeurs de chèque de l’intérêt du modèle, à l’heure des guerres mondialisées. “Dans cette configuration, il peut être prêt au combat sous 15 minutes, selon les exigences en vigueur” précise le communiqué de presse.
Une empreinte écologique, pour rester discret. Le choix de l’hybride, outre la nécessité de verdir les déplacement militaires, s’explique surtout par le besoin de reconnaissances plus discrètes. Le système hybride du Scarabée lui permet, une fois le mode électrique activé, de réduire sa signature infrarouge. Et donc, de passer sous certains radars lors des manoeuvres. Les 100 chevaux produits par le moteur 70 KW doivent également permettre la recharge des drones ou systèmes de guidage laser.
Bref, ce n’est pas encore une guerre à la Terminator, mais ce type d’innovations mobilité, même si elles semblent éloignées des préoccupations du grand public, attestent réellement d’un changement des mentalités chez les décideurs. Vivement que la guerre écologique ne fasse plus de morts et que les tanks se rechargent comme des trottinettes en libre service.