
Créateur de My Hospi Friends, le premier réseau vraiment social
Les destinées se jouent parfois à un détail. Un jour de 2011, Julien Artu percute un pilier de pont. Le véhicule est anéanti, lui, dans un état critique. On le dirige vers l’hôpital le plus proche. Parmi de multiples blessures, il a le bassin brisé. “Les médecins ne savaient pas si je pourrais remarcher un jour. Je suis resté alité deux mois“, explique-t-il aujourd’hui.

Au départ, ses proches viennent le voir ou à défaut, discutent avec lui via Facebook. Mais très vite, il se retrouve seul. Impossible de discuter avec des amis disponibles. “Les seuls qui pouvaient être aussi disponibles que moi étaient à l’hôpital mais comment les contacter ? C’est là que j’ai eu l’idée de monter un nouveau réseau social, ça sera My Hospi Friends“, se remémore t-il.
My Hospi Friends ressemble fortement à Facebook, et on y retrouve les mêmes fonctions : on peut publier des statuts, créer un événement, créer une Fan page, ajouter des hashtags et parler via la messagerie instantanée.

En sortant de l’hôpital, l’idée fait son chemin, et Julien en parle autour de lui. Laurence Megard, énarque et ancienne administratrice civile à la Direction Nationale du Trésor, est séduite. Elle partage son enthousiasme et perçoit le potentiel du projet. Elle devient sa première associée. En octobre 2012, le projet prend forme. En septembre 2013, il créé sa boite : People Like Us. Ensuite, les étapes s’enchaînent très vite : un par un, les hôpitaux sont séduits par le concept, les récompenses s’accumulent – prix de l’innovation, de l’acteur public, de créateur de confiance… Lui, l’étudiant en hôtellerie de Caen se transforme en un startuper accompli en un clin d’œil.
“Rien ne me préparait à ça ! Je ne viens pas vraiment du milieu de la com’, du digital et encore moins du monde des startup parisiennes”.
En 2016, le réseau social est disponible dans 48 hôpitaux et compte environ 7500 inscrits. Julien, 33 ans, a le don de transformer les malheurs en révélateurs de sens. Pour mieux avancer. D’ailleurs, il n’a aucune envie de s’arrêter là : “Je suis très fier de ce que j’ai accompli mais on peut aller encore plus loin”, s’enthousiaste t-il. La preuve, en ce moment, Julien lève des fonds pour lancer un nouveau projet : Hospi Connect dont la version bêta vient de sortir. Le but est de réunir les services disponibles à l’hôpital (conciergerie, restaurant, taxis…) et des services de divertissement (presse, TV à la demande, musique, jeux…) sur une seule plateforme.
“Aujourd’hui, avoir la télévision dans sa chambre de soin coûte 4 euros par jour. Ce qui peut représenter un sacré budget après des semaines d’hospitalisation ! Maintenant que tout le monde est équipé d’un smartphone ou d’une tablette et d’une connexion internet illimitée, tout est bien plus accessible”.
En ce moment, il sillonne la France et le globe, du forum économique de Davos à Stanford University pour raconter son histoire, montrer son réseau social et défendre ses futurs projets.
Reste à savoir où s’arrêtera Julien Artu ? Loin. On prend le pari.
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