
Des chercheurs américains lancent une expérience pour savoir pourquoi on conduit plus mal en étant défoncé.
En France, les choses sont simples : le cannabis est prohibé, sa consommation interdite et la conduite sous l’emprise de ce stupéfiant est un délit. À se prendre pour Snoop Dogg, vous risquez 6 points sur votre permis, jusqu’à deux ans d’emprisonnement et une amende de 4500 euros. Mais aux États-Unis, c’est bien différent.
Plusieurs États ont légalisé la marijuana, pour usage médical ou récréatif. À l’instar de l’alcoolémie, il a bien fallu instituer un taux légal de THC (la molécule active du cannabis) autorisé dans le sang. Dans le Colorado il est de 5 nanogrammes par millilitre et est traçable pendant un mois. Sauf que rien ne prouve vraiment qu’il fait effet pendant 30 jours. C’est ce que veulent vérifier des scientifiques du Colorado.
Les chercheurs de l’université d’État sont en train de faire passer des tests à des automobilistes, en les faisant fumer des joints avant de prendre le volant. Des prises de sang et tests de coordination sont réalisés au début et à la fin de l’expérience, ainsi qu’un suivi de l’activité oculaire, avec des lunettes de réalité virtuelle.
« Le but de l’expérience est de mieux comprendre comment [le THC] perturbe la conduite afin de pouvoir contourner ces perturbations », décrivait la responsable de l’expérience, la Dr Ashley Brooks-Russell. Demain, on pourra autoriser les consommateurs de cannabis thérapeutique à prendre la route sans mettre des vies en danger. Les volontaires sont défrayés environ 120 euros la journée, par contre l’herbe n’est pas fournie.