
C’est un fantasme de la SF depuis les années 1980 : un ascenseur reliant la Terre à la Lune ou à une base spatiale. Une société de transport nippone a planché sur le sujet, testera le procédé dans quelques semaines et se donne trois décennies pour le construire.
Quel étage s’il vous plait ? L’idée est hallucinante, on est bien d’accord : personne n’aime partager ces cabines avec des inconnus pendant quelques minutes, alors qui voudrait y passer les sept jours nécessaires pour rejoindre le spatioport qui fait office de Terminus ? Pourtant, l’entreprise Obayashi compte bien réaliser cet ascenseur qui permettrait de rejoindre directement la Lune, le « centre gravitationnel de Mars », la « Porte d’exploration de l’espace », ou la station géostationnaire terrestre si l’on en croit son communiqué de presse…
L’ingénieur nippon travaille à ce projet depuis quatre ans et cette fois il a réalisé un outil de simulation informatique donnant des résultats assez fiables, du moins à ses yeux. Le projet consisterait donc à concevoir un câble de 96 000 km en nanotube de carbone (une des structures les plus résistantes au monde – enfin, de notre monde). Ensuite, il faudra l’arrimer à sa base : une île artificielle de 400 mètres de diamètre capable de soutenir le contrepoids évalué à 13 000 tonnes par la simulation.
Puis, on pourra le déployer jusqu’aux différentes destinations suborbitales et au-delà. Enfin, il ne restera qu’à concevoir les « cabines » qui ressembleront plus à une capsule d’astronaute que n’importe quel ascenseur Otis.
Dernier étage situé à 96 000 km et accessible en sept jours sans combinaison de cosmonaute.
Habiter l’espace. Tout ça vous paraît aberrant ? Pas entièrement faux. Mais même si c’est un premier pas vers le tourisme spatial, c’est aussi une façon drastique de réduire les coûts d’envoi. L’ascenseur pourra déplacer près de 100 tonnes de fret et de personnes cumulées à des voyages neuf fois moins chers qu’avec une fusée. Ce sera aussi un moyen de délocaliser les décollages de fusée en les faisant partir de la Lune par exemple, pour arrêter de polluer notre Terre. D’autres y voient l’opportunité d’aller installer des panneaux solaires sur la structure qui pourraient nous alimenter et rentabiliser le projet.
En tous cas, sur le planning communiqué, les ingénieurs japonais visent à être opérationnels en 2050. Ils estiment que la création du câble devrait déjà les occuper jusqu’en 2030. On espère qu’ils sauront aussi résoudre les éventuelles pannes d’ascenseurs… Claustro s’abstenir.


