
Hey, qui a dit que les cyborgs allaient piquer tous nos boulots ?
Inclusion numérique. Avec le boom de l’intelligence artificielle et l’explosion des objets connectés, l’homme moderne semble aimer se donner des sueurs froides. Certains, comme Elon Musk ou Stephen Hawking, prédisent la fin de l’humanité, d’autres avancent que la robotisation des tâches créera une vague de chômage sans précédent. Au Japon, on ne l’entend visiblement pas de la même oreille. Du moins pas au Dawn Café, à Tokyo, où des robots ont été utilisés pendant deux semaines pour servir les collations au client, en collaboration avec des personnes atteintes de sclérose latérale amyotrophique ou de lésion de la colonne vertébrale. Derrière cette innovation un brin gadget, une vraie cause sociale : remettre sur le marché du travail les exclus du système.
Uberisation du handicap ? Comme le souligne le média MotherBoard, les « pilotes » humains ne touchent que 8 € de l’heure pour le contrôle des robots-serveurs. S’il ne faut certes pas être pressé pour être servi (voir la vidéo), l’idée de Kentaro Yoshifuji, patron d’OryLabs, a tout de même quelque chose de révolutionnaire : le cerveau suffirait à pallier les déficiences du corps pour permettre aux personnes en situation de handicap de retrouver du boulot. Et donc du coup, à se sentir utiles à nouveau, en plus de toucher un salaire.
Concrètement, comment ça « marche » ? Les robots utilisés pour l’occasion sont des OriHime-D, un modèle imaginé par Ory Robotics. Ils pèsent 20 kilos, possèdent tout de même un design un peu flippant, à mi-chemin entre Roswell et Wall-E, et disposent d’une caméra qui suit les mouvements oculométriques des pilotes paralysés – un peu comme le système jadis développé pour permettre à Stephen Hawking de communiquer, en résumé.
Encore à l’état de test, cette mobilité du futur pourra on l’espère faire des petits. L’idée d’un café permanent à Tokyo fait actuellement son chemin, en vue des Jeux olympiques et paralympiques de 2020.