
Un chiffre colossal qui signifie que ces voitures privées sont 20 fois plus rentables que nos gendarmes.
En 2018, l’État lançait une expérimentation en Normandie : déléguer à une société privée le droit de conduire quelques véhicules équipés de radars. Plus d’une centaine de ces flasheuses-mobiles circulent maintenant dans 8 régions françaises selon Radars-Auto.com, et selon l’appel d’offre signé l’an dernier, elles seront 220 dès cette année. Face à cette recrudescence de flashs, la Ligue de Défense des Conducteurs s’est penchée sur la rentabilité de cette stratégie, accusée il y a peu encore de perdre de l’argent publique. Qu’on se rassure, ce n’est plus le cas.
Loin de là même, puisqu’à en lire le bilan de la Ligue, chaque voiture privatisée rapporte 194 000 € par an au Trésor public. Plus exactement, un seul chauffeur génère 262 200 € de chiffre d’affaires auquel il faut retirer le coût de cette privatisation. Comme on le voit, cela reste largement rentable.
194 000 € par an & par véhicule, c’est le bénéfice net que récupère l'État grâce aux voitures-radars privatisées, conduites par des chauffeurs salariés d'entreprises privées. Un calcul exclusif réalisé par la Ligue de Défense des Conducteurs. Cliquez là : https://t.co/7N4PWKyOId pic.twitter.com/u1c49DsRb5
— Ligue Conducteurs (@Def_Conducteurs) February 25, 2021
Comment font-elles ? Simple : elles font les 3 x 8. Ayant d’autres missions, les gendarmes consacrent 72 minutes en moyenne à ces contrôles quand les véhicules privatisés circulent en général pendant 5h30 chaque jour (et nuit). Si nos forces de l’ordre dressent 0,46 PV par heure, les voitures-radars alignent quant à elles 2,09 PV sur le même intervalle. Un rapide calcul permet alors de fixer leur rentabilité respective à 28,75 €/h pour les militaires, bien en-dessous des 130,63 € pour un véhicule banalisé.
Coup dur : une voiture de gendarmes ne rapporte “que” 12 600 €, soit 20 fois moins que ces sulfateuses du flash.
450 voitures-radars en 2022. Avec un tel déploiement, l’État peut espérer empocher 47 millions d’euros par an. Aujourd’hui, on trouve ces véhicules banalisés dans les régions Bretagne, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val-de-Loire, Grand-Est, Hauts-de-France, Normandie, Pays-de-la-Loire et Nouvelle-Aquitaine. L’an prochain, toute la France sera patrouillée par 450 voitures-radars. On se demandait comment serait remboursée la crise économique de 2020, voici déjà un début de solution.