
Pour désengorger son centre-ville, la mairie de Bologne a mis en place un système à consommer avec modération.
« Joli coup. » Question mobilité, l’Italie est rarement un exemple, et il suffit pour cela de tenter une embardée à Rome aux heures de pointe. Afin de faire évoluer les consciences et sensibiliser la population à l’importance d’un trafic mieux régulé, Bologne teste depuis 2017 une méthode pour le moins originale : un programme nommé Bella Mossa (« joli coup » en Français), qui offre à ceux laissant leur voiture à la maison des « points mobilité » donnant droit à des réductions sur plusieurs produits ou services.
Un coup de pédale, une mousse. En tête de liste, on retient forcément plus facilement les remises les plus insolites, comme cette réduction de 25% sur la marque de bière Bulldog. Mais ce n’est pas tout : les cyclistes peuvent également profiter de glaces chantilly offertes (8 trajets sont nécessaires en cumul de points), de 20% de réduction sur les photos de passeport, de pain gratuit ou de tickets de bus à 50% à destination les centres commerciaux de la ville. L’objectif, comme on l’aura bien compris, est d’investir intelligemment les fonds publics pour servir la mobilité verte en décongestionnant les routes saturées. Opération réussie puisque sur le premier trimestre 2018, 10 000 personnes ont déjà utilisé l’application nécessaire à l’obtention des coupons.
La distance ne compte pas. Comment ça se passe, concrètement ? Les cyclistes reconvertis n’ont qu’à télécharger l’application et autoriser la géolocalisation qui permet de comptabiliser les trajets ; sachant que la longueur de votre trajet ne rentre pas dans le calcul. Inutile donc de parcourir 50 kilomètres pour une pinte. À ce jour, le programme ouvert d’avril à octobre – aux saisons chaudes, donc – a permis de cumuler 3,7 millions de kilomètres parcourus à deux roues et d’offrir plus de 16 000 récompenses à la population de Bologne. Mais que l’alcoolique anonyme qui sommeille en vous se rendorme : chaque utilisateur ne peut enregistrer que quatre trajets par jour.
Sans transition, ne reste plus qu’à se cotiser pour offrir un voyage à Bologne à la ministre française du Transport, histoire de nous ramener la même idée sur son porte-bagages.