
Makers et startuppers, ne vous découragez pas au moindre obstacle. Pour rappeler que le succès est le résultat d’une succession d’échecs, le Museum of Failure fait son tour du monde.
Try again. En avance sur leur temps, trop chères, mal promues, ou tout simplement ridicules… nombreuses sont les inventions qui tombent à l’eau. Neuf sur dix, pour être exact. Si la plupart finissent aux oubliettes, c’est que les entreprises ignorent et dissimulent leurs ratés, explique Samuel West, docteur en psychologie des organisations. Pourtant, « la façon dont l’organisation gère les ratés est essentielle pour la créativité, affirme-t-il. Sanctionner quelqu’un parce qu’il s’est planté est contre-productif. » En partisan de l’échec assumé, il a alors ouvert un musée du Fail à Helsingborg (Suède).
Des lasagnes Colgate au stylo Bic pour femmes, tous les secteurs sont représentés.
Seule condition pour être exposée : l’innovation doit avoir raté son objectif. Exemples bien parlant : le Segway, qui n’a pas révolutionné les transports et a été relégué au tourisme et au teambuilding, le masque électrique pour masser le visage (des psychopathes ?), ou le smartphone Fire d’Amazon dont le bouton « Acheter » a déplu aux consommateurs.
Qu’il est bon d’échouer. Comme on se le conseille dans la Silicon Valley, « Fail fast, fail often ». Car se planter c’est avoir un ticket pour retenter. Depuis 2009, les entrepreneurs californiens détaillent même leurs échecs dans des conférences baptisées Failcon. Une façon de rester motivé malgré la dure réalité du monde de l’innovation. De la même manière, Samuel West espère redorer le blason de l’échec auprès du grand public, en rappelant qu’il n’est qu’une étape sur la voie de la réussite. À l’instar de l’Apple Newton, aujourd’hui considéré comme l’ancêtre de l’iPhone, véritable icône de la révolution technologique.
Around the world. En 2018, la centaine d’innovations ratées du musée part en itinérance. En attendant une date en France, vous pouvez toujours présenter votre dernier échec en date à la Failcon de Grenoble le 23 janvier prochain. Après tout, il est possible de « partager vos défauts, vos échecs et autres idées brutes sans être jugé de manière négative », assure Samuel West.


