
Ils recommenceront dès que les restrictions sanitaires le permettront pour en enlever autant et permettre à la nature de retrouver sa pureté.
Des tentes abandonnées, des bouteilles d’oxygène, mais aussi des bouteilles de vodka enfouies sous la neige ou jetées dans des crevasses… Voilà ce qu’ont trouvé les sherpas qui s’étaient mis en devoir de nettoyer le « toit du monde ». Une mission qui leur a pris 47 jours durant lesquels ces grimpeurs chevronnés ont fait l’ascension de non pas une, mais de deux montagnes : Baruntse et Mera Peak.
Get inspired by our "8x8000m" pledge to clean up the basecamps of eight 8,000m Himalayan mountains (there are 14 in total, between the Himalayas and Karakoram), and the importance of these life-giving ecosystems. Discover more at https://t.co/k4aTRjwhWk. #BallyPeakOutlook pic.twitter.com/ttnqQMa7iP
— BALLY (@Bally) April 3, 2021
Depuis 2019, ces alpinistes emmenés par l’entrepreneuse Yankila Sherpa s’activent à débarrasser de l’empreinte humaine les plus hauts sommets du Népal, culminant tous à plus de 8000 mètres. Parrainés par la Bally Peak Outlook Foundation, ils avaient redescendu une tonne de déchets divers en fin de saison touristique.
L’an dernier, ils espéraient reproduire l’effort, mais la pandémie les en a empêchés. À grands regrets car, comme le raconte Yankila dans un documentaire publié par la fondation suisse : « Pour le peuple Sherpa, les montagnes sont les demeures des dieux ». Mais fin 2020, ils ont profité de la fermeture des frontières et l’absence des touristes pour reprendre piolets et sacs poubelles.
La douzaine de sherpas a entamé ce périple en septembre par les camps de base de quatre des plus importants sommets dont l’Everest. Puis, comme le narre The Telegraph, en progressant vers l’est, ils ont traversé les glaciers et cols en continuant de remplir leurs sacs. En un mois et demi, ils ont accumulé 2,2 tonnes de déchets humains ensevelis, le tout résultant d’un tourisme massif. Dès que les restrictions sanitaires le permettront, ils se remettront en marche pour assainir 4 autres camps de base, notamment sur l’Annapurna et des régions moins accessibles de l’Everest.
Tous ces alpinistes le font portés par leurs convictions. Parce que ces déchets sont très néfastes pour la biodiversité d’une part, et parce que c’est leur culture de la haute montagne, comme le résume Yankila : « Le tourisme, c’est aussi préserver notre Himalaya et l’ambiance et l’atmosphère, telles qu’elles étaient dans les temps anciens ». Pour aller là où personne ne peut les suivre, qu’ils soient 8000 fois remerciés.