
À une époque, lorsqu’on envoyait les enfants chez leurs grands-parents, c’était en Colissimo.
Comme une lettre à la poste. Le jour où vous devrez mettre des enfants dans un train et qu’il faudra faire appel à un accompagnateur de la SNCF, vous vous remémorerez sans doute avec émotion ce curieux chapitre de l’histoire de la mobilité infantile. Pour le moins cocasse, il raconte qu’au début du XXème siècle, dans les années 1910 pour être précis, il était possible aux États-Unis de poster ses enfants. Oui, comme un colis.
Timbré. Revenons en 1913, si vous le voulez bien. Nous en sommes aux balbutiements de l’envoi de colis pour l’US Postal Service et les règles n’étaient pas encore clairement établies concernant ce qu’il était possible d’envoyer – tant que l’on n’excédait pas les 5 kilos réglementaires. Évidemment, pris d’une envie de tester les limites du services, les usagers commencèrent à envoyer des courriers de plus en plus lourds, des œufs, des briques, etc.
Et ce, jusqu’à ce qu’un couple de l’Ohio tente de faire livrer… son enfant en bas âge… La légende veut qu’ils aient payé un timbre de 15 cents – et une assurance de 50 dollars – puis qu’il aient laissé le soin au facteur de déposer l’enfant chez sa grand-mère, non loin de chez eux.
Touche pas à ma poste. L’opération était légale, rien dans la loi n’interdisait le procédé. Tant est si bien que plusieurs cas similaires à l’époque ont été recensés par des historiens américains du National Postal Museum. Il est bon de noter que les familles qui confiaient leurs enfants à la Poste ne les remettaient pas à des inconnus puisque dans les régions rurales, on connaissait généralement très bien son facteur. Cela dit, une fois que les quelques clichés des enfants postés firent le tour du pays et commencèrent à faire du bruit, des mesures furent prises par le gouvernement pour que les enfants ne puissent plus être envoyés par la Poste. Ô Amérique, tu es définitivement le « home of the brave, land of the freak ».