C’est gonflé. Elle mesure 7,30 mètres de long pour 2,45 de large pour un poids de 9 tonnes. Conçue sur une base de DS Citroën (Hé oui, Michelin fut longtemps le propriétaire de la marque aux chevrons), la Mille-Pattes réussissait à atteindre la vitesse folle de 170 km/h grâce à deux (!) moteurs Chevrolet ; des V8 de 200 chevaux chacun.

Pourtant l’objectif de ce véhicule n’était pas de battre des records, ni de doubler les trains à grande vitesse mais de révolutionner les capacités de la logistique en France.

50 ans en 2022. Au début des années 70, Michelin passait la seconde en matière d’innovation et allait devenir le leader du pneumatique que l’on connaît aujourd’hui. Pour cela, il lui fallait équiper les véhicules les plus exigeants de la route : les poids-lourds, pour livrer toutes les commandes des Français. La marque commença alors par bâtir sa propre piste d’essai au nord de Clermont-Ferrand puis assembla la DS PLR (Poids-Lourds Rapide).

Et tant qu’à produire des pneus, autant en mettre beaucoup. Alors ce véhicule de test lourd et puissant possède 11 roues : 5 de chaque côté imitent les essieux des camions et lui donnent son surnom de “DS Mille-Pattes” ; plus 1 au centre de la voiture, sous carénage. Relevé ou maintenu au sol par un vérin, c’est ce pneu-là qui est testé pour les futurs roues des poids-lourds dans ces conditions extrêmes.

Le TGV de la route. La DS PLR a rempli son rôle et les camions ont pu s’équiper. Par la suite, ce sont eux qui ont pris place sur le circuit d’essai de Michelin. Aujourd’hui la Mille-Pattes a pris sa retraite mais reste une star du fait de sa mission remplie avec succès. C’est à ce titre qu’elle est exposé au musée L’Aventure Michelin, avec une peinture orange et jaune refaite à neuf qui évoque les TGV d’antan. Une époque où l’industrie française a battu des records sans jamais confondre vitesse et précipitation…