
Vous n’en avez jamais entendu parler et pourtant dans les années 1970, le premier choc pétrolier a poussé une société à produire la CitiCar, la première citadine électrique.
Too much, too soon. Il y a des concepts comme ça qui pêchent (et meurent) par excès d’avant-gardisme. Une excellente illustration de cette allégation réside dans l’histoire de la CitiCar, la micro-voiture urbaine électrique née cinquante ans trop tôt. La légende remonte aux années 1960, époque à laquelle un certain Robert G. Beaumont, vendeur de voitures de l’Etat de New York déménage à Sebring en Floride et fonde la société Vanguard Vehicles. Dégoûté par la consommation pétrolière engendrée par le secteur automobile, Bob vend sa concession et investit tout dans le développement d’un véhicule électrique – une hérésie à l’époque – qu’il veut pratique et urbain. La CitiCar est sur le point de naitre.
Conçue pour lutter contre les chocs pétroliers. Ce qui sort de la chaîne de montage en 1974 s’apparente peu ou prou à une voiturette de golf (mais fermée) aux formes curieusement plates et diagonales, en fait un tout petit véhicule hyper léger (moins de 600 kilos), minimaliste, pensé pour se faufiler partout en ville. Les différents modèles posséderont successivement des moteurs de 1,9 kilowatts (et une batterie de 36 Volts), 2,6 kilowatts (et une batterie de 48 Volts) et enfin 4,5 kilowatts. De quoi permettre “une vitesse de pointe” entre 40 et 65 km/h et une autonomie d’une soixantaine de kilomètres. La première petite citadine électrique venait de voir le jour.
Outre tout ce qui a été dit précédemment, la voiture se distinguait également par ses couleurs attrayantes et surtout son prix attractifs : 3000 $ de l’époque, soit environ 1500 à 2000 $ de moins que le coût d’une voiture moyenne à l’époque.
Fin et suite. La société de Bob Beaumont, Sebring-Vanguard, a produit environ 2000 de ces petits véhicules, en séduisant essentiellement des acheteurs inquiets après le premier choc pétrolier de 1973. Cela dit, moins de quatre ans après sa naissance, en 1977, les ventes s’écroulent et le constructeur met la clé sous la porte. Le monde (ou du moins les Etats-Unis) ne semble pas près pour l’automobile électrique. Et pourtant, la société est rachetée par la Commuter Vehicles, Inc, qui va relancer la production avec des modèles très similaires portant cette fois-ci le nom de Comuta-Car et Comuta-Van entre 1979 et 1982. Si les produits se ressemblent, c’est aussi le cas de leur succès et leur destin, puisque les ventes de la Comuta-Car s’affaisseront en trois ans de temps. Quarante ans plus tard, bon nombre des quelques milliers des véhicules vendus fonctionnent toujours et il n’est pas rare d’en croiser aux enchères, comme ici.
Crédit photo : Flickr Eric Kilby