Ein, zwei, drei. Les passionnés d’Histoire connaissent bien le nom de Messerschmitt, qui fut le constructeur des avions militaires allemands durant la Seconde guerre mondiale. Mais l’entreprise n’a pas fait que ça. Si on baisse les yeux, on trouve notamment dans ses catalogues un curieux modèle de mini-voiture à trois roues : la KR175.

On la doit à un ingénieur aéronautique, Fritz Fend, qui avait souhaité construire un véhicule pour les « gueules cassées , ces soldats revenus handicapés du champ de bataille. Sa première version en 1948 fut donc un genre de chariot monté sur trois roues de vélo (ou de brouette selon les prototypes) et que les conducteurs pouvaient contrôler simplement en poussant le guidon vers l’avant.

La seconde version de ce tricycle opta pour des roues de scooter, plus basses et plus larges donc plus stables qui lui donnèrent son nom de Kabinenroller : le scooter à cabine. Le moteur 38 cc ne visaient pas à concourir à Nurburgring mais avec son classement 1 cc, il permis à une centaine de personnes de retrouver une mobilité.

Alles güt ! Quelques années plus tard, son employeur estima que, dans une Allemagne ruinée, l’idée d’un véhicule plus sobre et moins coûteux, méritait qu’on redonne une chance à ce produit. Autre motivation, Messerschmitt n’avait plus le droit de fabriquer de véhicule de combat après la guerre… On modernisa l’habitacle, qui s’ouvrait comme une boule à thé, on ajouta de vraies roues, un second fauteuil derrière la pilote et après une phase de prototypage, en 1955, la KR200 était née.

Ne riez pas, elle pouvait rouler à 90 km/h, possédait un embrayage et une marche arrière. Elle fut déclinée en modèle décapotable et on en fabriqua jusqu’en 1964. Son design aérien lança une rumeur qui fit les beaux jours de la marque : sa carrosserie serait faite à partir de fuselages d’avions interdits… C’était faux, mais Messerschmitt n’allait pas se priver de cette publicité à peu de frais…

Electrishen… Soledad. Puis la KR200 disparut lentement, quand l’Allemagne se releva économiquement. Aujourd’hui, cette petite rareté se trouve d’occasion autour de 30 000 € chez les chineurs de beauté. Mais elle a surtout été recréée en 125 cc : la KR-202, fabriquée… en Espagne. Une version électrique a même été conçue pour coller à l’époque. Un petit miracle de paradoxe temporel vendu autour de 12 000 €. Mais pour nous, la Kabinenroller restera à jamais le véhicule de Cousin Machin dans le film La Famille Adams…