
Révoltés par les accidents de la route partout en Amérique, des cyclistes hackers ont décidé de se ménager des espaces de sécurité pour dénoncer l'inaction des municipalités.
Le mois dernier, par un dimanche matin, les membres d’un collectif de citoyens d’Ottawa ont déposé des plots en plastique de chaque côté d’une grosse artère afin de créer une piste cyclable temporaire. Le but de cette pop-up lane (« voie cyclable éphémère ») était d’alerter les pouvoirs publics du manque d’aménagement pour les deux-roues. Les élus locaux, sommés par la presse de commenter cette mission commando, ont promis de se pencher sur une meilleure cohabitation entre autos et vélos.
Trace ta voie. De plus en plus de défenseurs du vélo installent (avec ou sans l’accord de la municipalité) des voies cyclables de fortune. Comme par exemple à San Francisco où une piste a été improvisée au moyen de plots et de pots de fleurs après que deux cyclistes ont été tués lors d’accidents. Ces actions s’inscrivent dans une tendance de fond appelée « urban hacking », soit l’art de détourner les infrastructures de la ville pour l’optimiser ou la rendre plus équitable.
Voie de garage ? Ces initiatives peuvent-elles faire réellement bouger les choses ? Il faut croire que oui. En février 2017, un habitant de Wichita (Kansas), excédé que les voitures mordent constamment la piste cyclable, a subtilement rappelé l’existence de cette voie pour vélo en posant sur les lignes de démarcation… des ventouses pour déboucher les toilettes ! Elles ont rapidement été enlevées, mais le message est bien passé : la ville a depuis installé des poteaux permanents.