
Le service minimum instauré en 2007 est apparu inutile lors de la dernière grève, alors la région Île-de-France monte le ton.
La grève du 13 septembre au sein de la RATP a abouti à la fermeture de 10 des 16 lignes de métro et des difficultés dans presque tous les autres services du réseau de transport parisien. Conséquences de cette mobilisation : des retards en pagaille, des bouchons monstres sur le périphérique et une hausse faramineuse du prix des courses chez les VTC due au jeu de l’offre et la demande. Pour éviter que cela se reproduise, trois élus franciliens, dont la présidente de région, ont dégainé un communiqué de presse exigeant que leur proposition de loi déposée en 2018 soit étudiée et votée en urgence. Celle-ci exige rien de moins qu’un « service garanti dans les transports aux heures de pointe en cas de grève ».
⚠️ @vpecresse demande un service minimum garanti aux heures de pointe pour que les gens puissent travailler. #RATP pic.twitter.com/eqesRs4S5G
— Libres ! (@SoyonsLibres) September 11, 2019
Interrogée sur BFMTV, Valérie Pécresse précisait son objectif en expliquant vouloir une véritable continuité du service au motif qu’on ne pouvait “se satisfaire d’un train sur trois“. Elle précise ne pas être opposée à la liberté de grève mais rappelle que la « liberté d’aller et venir », notamment pour aller travailler, est aussi “un droit inaliénable“.
Ce projet de loi ferait-il doublon avec le service minimum existant depuis 2007 à la RATP ? Pas vraiment. La « loi sur le dialogue social et la continuité du service public dans les transports terrestres réguliers de voyageurs » obtenue par l’ex-président Sarkozy permet à la régie parisienne d’obliger les grévistes à se signaler 48 heures en avance et de réquisitionner du personnel pour assurer au moins 50% de trafic aux heures de pointe. Problème : la grève de vendredi a rassemblé presque l’intégralité de ses employé.e.s, ce qui a bien été signalé dès mercredi mais a empêché toute réquisition. Or, il n’existe aucune sanction à la loi de 2007 en cas de manquement…
En exigeant un service continu de 7h à 9h et entre 16h et 18h, Valérie Pécresse considère par ailleurs “qu’on pourra faire grève après 9h”.
Le député de l’Essonne Robin Reda et le sénateur des Hauts-de-Seine Roger Karoutchi ajoutent que les statuts spécifiques dont bénéficie le personnel de la RATP « ne se justifient que par la notion de continuité du service public. Si cette notion disparaît, tous les autres paramètres risquent d’être remis en cause ». De son côté, Île-de-France Mobilités refuse de verser des subventions à la RATP pour les trains qui n’ont pas roulé durant la grève. Un manque à gagner estimé entre 3 et 7 millions d’euros. Une décision cohérente quand on sait qu’à la tête du conseil d’administration d’IDF Mobilités on retrouve… Valérie Pécresse. La bataille du rail a commencé.
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