
Les contributions au grand débat national laissent clairement apparaître cette demande d'un service public gratuit en matière de mobilité. Pourquoi pas ? Au moins 31 agglomérations l’ont déjà testé.
(Au) Service (du) public. On pensait que le débat sur la gratuité des transports en commun n’avait lieu qu’entre les villes et leur région. Mais l’une avance quand l’autre recule : comment voulez-vous qu’on aboutisse ? C’était sans compter sur les principaux concernés, qui peuvent enfin donner leur avis en ligne.
Soudain, la proposition a plusieurs fois été suggérée sur le site du grand débat national, comme l’ont relevé nos confrères de France Inter. Que ce soit pour tous ou pour les étudiants, les plus démunis, les jeunes, on la retrouve plusieurs fois. Cette mesure serait, selon les contributeurs, une façon d’atteindre les objectifs écologiques demandés par le gouvernement sans que cette transition soit payée par la population. C’est d’ailleurs le choix qu’ont déjà fait 31 villes françaises.
Quelles sont les villes “gratuites” ? Aubagne, Compiègne, Niort ou encore Colomiers près de Toulouse (depuis 1971) par exemple. Toutes reconnaissent des résultats catégoriquement positifs. La hausse de la fréquentation des transports en commun a démontré la popularité et l’utilité de cette mesure : en dix ans, la fréquentation des transports de Châteauroux a triplé.
Depuis le 1er septembre 2018, c’est Dunkerque qui l’a votée et mise en place. Son réseau impressionne : avec 17 lignes de bus pour desservir les 17 communes de l’agglomération, 80% de la population se trouve à moins de 300 mètres d’un arrêt. Même les métropoles s’y mettent. Hors de nos frontières, l’exemple du Luxembourg inspire Bruxelles. Paris en rêve.
Pourquoi n’est-ce pas déjà là ? Si les résultats sont concluants, on se demande pourquoi la réforme ne s’est pas déjà généralisée. Chaque ville a sa propre configuration et ses spécificités. Les coûts de fonctionnement et d’impôts locaux sont élevés, même s’il ne faut pas oublier l’économie sur l’infrastructure de tarification, de validation et de contrôle. Pourtant, ce n’est pas impossible : à Dunkerque, la taxe versement transport (touchant les entreprises) n’a été augmentée que de 0,5% pour financer les kilomètres supplémentaires du réseau. De son côté, Paris commence par des mesures ciblées (gratuité pour les jeunes, les personnes à mobilité réduite)… Les objectifs écologiques du gouvernement pourraient trouver dans cette mesure leur concrétisation même s’il lui faudra fortement financer les collectivités pour la mettre en place.