
Ça ne va pas pas plaire à tout le monde, mais les chiffres sont formels : il n’y a jamais eu aussi peu de morts sur les routes que depuis cette loi.
2018, année record pour la sécurité. La Sécurité routière a présenté fin mai ses chiffres définitifs pour l’année 2018 et constate une baisse historique des accidents. En tout, nous déplorons 3488 accidents mortels sur les routes de France. Un chiffre “considérable” mais qui réalise une baisse de 5,3% par rapport à 2017, soit 196 décès de moins. Un recul historique : il n’y a jamais eu aussi peu d’accidents en France, comme le souligne Emmanuel Barbe, le délégué interministériel à la Sécurité routière : « 2018 est pour l’instant l’année la moins meurtrière sur nos routes de l’histoire de la Sécurité routière. »
Plus sûrs en ville ou à 80 km/h. Ces chiffres permettent de déduire une « cartographie » des zones et des pratiques accidentogènes en France. C’est hors agglomération qu’ont encore lieu 62% des accidents, donc sur des routes nationales et rocades. Ces routes étant justement celles visées par l’abaissement de la vitesse à 80 km/h, il est facile de conclure que cette loi est liée à la baisse record des accidents. D’autant que la Sécurité routière rappelle que la vitesse reste la première cause de mortalité en France.
Si le trafic a augmenté de 7% depuis 2013, on constate que la mortalité a baissé de 7% pour les automobilistes, 6% pour les motards, et 3% pour les piétons. Seuls les scooters subissent une violente hausse de 14%, et 1% pour les vélos. La différence se fait donc principalement en voiture, puisque les motards ne sont pas réputés pour tenir les limitations, comme l’a prouvé la surveillance par drone des gendarmes.
L’année 2018 enregistre le chiffre de la mortalité le plus bas de toute l’histoire des statistiques de la #sécuritéroutière, après quatre années de hausse et de stagnation de la mortalité routière en France
— Sécurité routière (@RoutePlusSure) May 29, 2019
Moins de radars, plus d’accidents. Comme pour confirmer ses chiffres, la Sécurité routière a montré que les plus mauvais chiffres de 2018 avaient eu lieu à partir de novembre, soit consécutivement à la destruction des radars. Et elle rappelle que le nombre d’accidents a baissé en avril après trois mois consécutifs de hausse, donc une amélioration juste après que les ronds-points ont été « libérés » des gilets jaunes. Faut-il croire à un hasard de calendrier ? Ces conclusions arrivent justement la semaine où les députés doivent voter la possibilité pour les département de repasser à 90 km/h.