
Le gouvernement a présenté un plan pour multiplier par sept ces voitures sans gaz d'échappement en France, et atteindre 100 000 points de recharge.
Difficile de l’ignorer, le gouvernement Macron-Philippe mise lourd sur la transition écologique en matière automobile : c’est cette volonté qui, de manière détournée, a fait démarrer le mouvement des gilets jaunes. Si des solutions sont depuis constamment recherchées pour faire passer la pilule, le gouvernement n’a pas renoncé à son objectif. Ce que le projet de développement, présenté le 25 janvier dernier, a confirmé.
Dans son dossier, le gouvernement viserait ainsi 1,2 million de voitures électrique en circulation d’ici 2023. Sachant que la France compte aujourd’hui 160 000 voitures électriques et hybrides rechargeables seulement, il va falloir déployer des moyens considérables pour écouler 250 000 voitures par an. D’autant qu’en parallèle, il faudra assurer la mise en service de 75 000 points de recharges supplémentaires ; la France ne comptant que 25 000 stations à ce jour.
Ces différentes évaluations pourraient sembler une bonne chose pour l’économie. Pourtant, si l’on s’en réfère aux statistiques de l’Observatoire de la métallurgie, publiées en novembre dernier, ce n’est pas si évident. En France, « près de 20% des emplois liés au secteur de l’automobile seraient à terme menacés, soit 40 000 emplois ».
Multiplier par sept le nombre de voitures propres et par quatre les points de recharge, au prix de 40 000 emplois. Rentable ?
En cause, notamment, le fait qu’en termes de main-d’œuvre, les modèles électriques demandent moins d’intervention humaine. À cela s’ajoute – forcément – le déclin annoncé de la filière diesel. Reste toutefois que la filière électrique va forcément engendrer de nouveaux métiers et que, par un système de vases communicants, les pertes pourraient être compensées ailleurs. Mais est-ce que les plus touchés sauront l’entendre ?