
Pour remplacer lampadaires et autres systèmes gourmands en énergie, ces Français ont conçu une lumière biologique à partir de micro-organismes… vivants !
La lumière pollue. On n’y pense pas « naturellement », mais les éclairages publics mondiaux contribuent largement au réchauffement climatique. Même si elle est silencieuse et ne rejette pas de fumée dans l’atmosphère, la lumière artificielle utilisée la nuit représente tout de même 15% de l’électricité mondiale, soit 1,7 milliard de tonnes de CO2 (5% des émissions de gaz à effet de serre). À ce niveau-là, tous les pays sont coupables. Et cette même lumière, en plus de polluer, déséquilibrerait aussi la vie animale et végétale. L’addition est donc plutôt chargée et c’est là que Glowee, startup française, entre en scène.
Et la lumière fut. Tout débute en 2013 quand Sandra Rey découvre un documentaire où il est question de bioluminescence. Ayant appris que 90% des espèces sous-marines vivent dans l’obscurité et ont développé en conséquence une capacité à produire de la lumière, elle commence à s’intéresser à ce principe éclairant plus en profondeur (sic). Puis fonde Glowee en 2014 après avoir appliqué ce principe en développant des cultures de bactéries de calamar sur lesquelles ont été greffées le fameux gène de bioluminescence. Complètement frappée, cette idée ? Non, ça marche. Ça brille, même. Cette technologie pourrait à terme permettre d’éclairer les villes, les évènements et même les vêtements.
Des nuits éclairées par des lucioles. La bioéconomie étant au centre de tous les regards, Glowee trouve rapidement sa place dans l’écosystème. Son invention a déjà été utilisée pour de nombreuses manifestations (Adidas, LVMH, etc) et propose même des développements sur-mesure à ceux qui souhaiteraient en finir avec la pollution lumineuse. La technologie utilisée par la startup ne produit que très peu de CO2 et la reproduction de cette lumière aussi naturelle que les lucioles et autres vers luisants est cultivable à partir de déchets organiques. Sans surprise, Glowee a déjà reçu plusieurs prix, dont celui de l’innovation décerné par la ville de Paris, et on se languit de voir la nuit en vert dans les premières grandes métropoles françaises qui auront le courage de passer à l’acte. Dix ans après le Papillon de lumière de Cindy Sander, c’est une belle façon de mettre les smart cities sous les projecteurs.