
Déjà en pointe sur ce secteur, la France lance un grand plan et investit 100 millions dans la filière hydrogène pour en faire le moteur de la transition énergétique.
Ça gaz. Ses bus propres et ses super-vélos le prouvent, la France est à la pointe de l’innovation en matière d’hydrogène. Elle compte bien le rester : vendredi 1er juin, le ministre de la Transition écologique et solidaire présentait un grand plan gouvernemental destiné à maintenir l’avance et enfoncer encore la pédale. Il faut dire que ce gaz multiplie les avantages : il permet de générer quatre fois plus d’énergie que le pétrole ; renouvelable, il est facile à produire par électrolyse ; il est aussi aisé à stocker ; et il ne pollue pas, puisque ce carburant ne rejette que de l’eau…
Il n’en fallait pas plus pour que l’État souhaite en faire la locomotive de l’industrie de demain et s’en servir pour nettoyer nos routes de tout CO2.
Concrètement. Ce plan veut faire émerger des transports propres le plus rapidement possible, et rayonner à l’échelle mondiale. Niveau moyen, les territoires et industriels concernés pourront compter sur 100 millions d’euros débloqués à l’ADEME pour assurer leur réussite. En terme de mobilité, trois objectifs ressortent du plan pour imposer l’hydrogène :
– sur les routes : le ministre souhaite organiser le déploiement de flottes de transports propres et atteindre 5000 véhicules légers et 200 véhicules lourds (tram, bus…) roulant à l’hydrogène d’ici 2023. Nicolas Hulot envisage aussi d’injecter de l’hydrogène dans le rail comme l’ont déjà fait nos voisins allemands.
– à la pompe : logique, le plan réclame aussi la construction de 100 stations de recharge dont l’hydrogène sera produit localement. Si l’on se met à importer ou transporter le gaz magique, cela n’a en effet plus aucune intérêt.
– dans les lois : le plan prévoit la mise en place d’un cadre réglementaire complet pour les stations-services distribuant de l’hydrogène d’ici les vacances d’été. Notons également que le ministère souhaite lancer des expérimentations dans les collectivités territoriales comme surplus ou alternative au réseau électrique.
Bien sûr, cette transition énergétique joue positivement dans le plan climat puisqu’elle va limiter nos émissions de CO2 et offrir de larges débouchés au marché de l’emploi. Oserions-nous dire que ce plan hydrogène met la pression là où on l’attendait pour que la transition énergétique décolle enfin ?