
Officialisées le 1er juillet, les 80 km/h sur les routes secondaires ne plaisent pas à tout le monde, malgré les études qui prouvent que la loi n'est pas forcément mal pensée...
Opposition. “Non, nous ne changerons pas d’avis. Les mesures qui ont été annoncées seront mises en œuvre. J’assume mes responsabilités et on verra le résultat.” La phrase est signée Édouard Philippe, premier ministre. Contre les offensives qui visent à faire annuler la mise en place du décret limitant à 80 km/h la vitesse sur les routes secondaires, le gouvernement reste ferme. Mais qui s’y oppose ?
Il y a tout d’abord le député UDI Jean-Christophe Lagarde qui a déposé mardi au Conseil d’État un recours « en excès de pouvoir » contre cette mesure. C’est souhait, c’est de mieux adapter la réglementation en fonction des routes et lutter contre l’uniformité des mesures. Mais la confrontation n’est pas que politique.
Sécurité. Dans le clan des contres, il y a également la Ligue de défense des conducteurs. Leurs arguments : nos voisins européens roulent plus vite ont moins d’accidents. Egalement, une prise de risques pour les conducteurs qui rouleraient à la même vitesse que les camions. Avec l’Automobile club des avocats, ils ont déposé leur propre recours en annulation auprès du Conseil d’Etat. Selon eux, la mesure mériterait des expérimentations plus sérieuse. Il regrette aussi que ce soient les zones déjà enclavées qui vont subir encore plus durement les contraintes liées à cette mesure, notamment à cause de l’éloignement des services du quotidien.
Publiée dans le Journal Du Dimanche, le résultat de l’enquête est sans appel : les routes secondaires sont celles où on meurt le plus.
On meurt plus sur des départementales. La Ligue contre la violence routière, quant à elle, va dans le sens du gouvernement, dont l’objectif est clair : faire baisser le nombre d’accidents et la mortalité. En reprenant les chiffres publiés par l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), l’association a décidé de recenser les voies où l’on trouve le plus grand nombre de tués dans chaque département. Publiée dans le Journal Du Dimanche, le résultat de l’enquête est sans appel : les routes secondaires sont celles où on meurt le plus. Quelques chiffres : en Gironde, il y a eu 405 tués sur les voies sans séparateur médian entre 2006 et 2015, 474 en Loire-Atlantique et 506 dans l’Hérault. La mesure pourrait sauver 300 à 400 vies chaque année. Il va donc falloir lever un peu le pied.