Uber, et l’argent du beurre. Ça ressemble un peu au déclin de l’empire romain. Après avoir séduit des dizaines de milliers de clients partout dans le monde, l’appli créée en 2009 par Travis Kalanick connaît, en 2018, une panne de moteur. Clients trackés sur l’application, contournement des lois nationales, chauffeurs mal payés devant parfois rouler jusqu’à 12 heures par jour pour récolter un Smic, Uber est actuellement pris dans une tempête dont on a du mal à voir comment il pourra s’extirper. C’est aussi le constat réalisé par un jeune développeur français nommé Manfred Touron qui, en réaction, vient d’inventer Wulo, une plateforme alternative, associative, sans commission et sans engagement.

Comment ça marche ? Symbole d’un mouvement visant à « désubériser » la société, celui qui a fait ses classes à l’école 42 de Xavier Niel voulait au départ tout simplement remettre un peu d’éthique dans les taxis. Et en s’inspirant des valeurs de l’économie collaborative, il a tout simplement réussi : Wulo regroupe tous les taxis et VTC sur une même appli, ne prélève aucune commission et garantit de meilleurs revenus aux chauffeurs. « Sur une course à 100 €, une fois tous les frais déduits, il reste 25 € au chauffeur qui travaille chez Uber. Avec nous, il lui restera environ 38 € », explique le fondateur. Et pour garantir une totale transparence, Manfred a conçu sa société sous régime associatif, afin de garantir à tous que son invention n’a pas vocation à se faire de l’argent sur le dos (ou le toit, plutôt) de ceux qui roulent.

100% clean. Après les polémiques françaises de 2015 et 2016, opposant les chauffeurs dits traditionnels aux conducteurs de VTC, Wulo propose donc rien de moins que d’enterrer la hache de guerre. Son appli, déjà accessible, est non seulement 100% française, mais aussi avec une morale. Ce qui nous change un peu des entreprises carnassières de la nouvelle économie. En outre,  seuls les dossiers des conducteurs disposant d’un casier judiciaire vierge sont acceptés. Et des sièges bébé sont disponibles sur demande. Et enfin, parce que c’est peut-être le plus important, les chauffeurs partenaires ne sont pas sanctionnés à tout va dès la première mauvaise note déposée par un client. Un juste retour à l’ordre normal des choses, en somme, avec des chauffeurs mieux rémunérés et des clients qui payent moins cher. C’est ce qu’on appelle du win-win.

Pour en savoir plus : wulo.fr

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— Wulo (@wulo) January 9, 2018