
Dans ce camion, dix cuisinières se sont unies pour nourrir ceux qui ont faim avec des recettes de leur pays. Le RECHO le sait bien, la cuisine réchauffe les ventres et nourrit les cœurs.
REfuge, CHaleur, Optimisme. L’histoire du RECHO démarre quand Vanessa Krycève, cheffe cuisinière, apprend qu’une famille de réfugiés syriens doit faire la manche pour manger. En cause, leur centre d’accueil allemand leur avait servi de la soupe de porc… Révoltée par ce manque d’hospitalité, elle décide de cuisiner pour les migrants. Après tout, quand on invite un ami à manger, on lui demande s’il a des préférences.
Ralliée depuis par une dizaine d’amies cheffes cuisto et artistes, elle lance l’association Le RECHO et cofinance un food truck grâce à 600 donateurs. À l’été 2016, elles prennent la route pour le Camp de la Linière, dans le Nord, où elles servent 10 000 repas et animent une vingtaine d’ateliers de cuisine entre locaux et réfugiés.
L’hospitalité en bon chemin. Partout où il passe en France et en Belgique, le camion du RECHO récupère des invendus alimentaires. Au fil des rencontres, il adopte des nouvelles recettes : syriennes, afghanes, soudanaises, irakiennes, libanaises… En incluant toujours des produits bio locaux, de saison et souvent des invendus récupérés dans des marchés ou auprès de commerces.
Cette cuisine fusion sera aussi bientôt servie dans un restaurant éphémère : Le Grand Recho, une salle mise à disposition par la mairie d’Arras en octobre prochain. Là, les plats seront préparés au cours d’ateliers de cuisine et servis le soir à un tarif libre. Des réfugiés bénévoles iront également porter des plateaux repas aux personnes âgées isolées. Le food truck, lui, continuera de sillonner les routes d’Europe pour accueillir les nouveaux venus avec une belle assiette.