
Après des tests jugés concluants en Allemagne puis récemment aux Pays-Bas, la possibilité de voir arriver des trains à hydrogène sur des lignes non-électrifiées en Europe grandit.
1000 kilomètres d’autonomie. À première vue, ce train bleu qui circule dans la province néerlandaise de Groningue ressemble à n’importe quel autre. Mais au lieu de rouler grâce au réseau électrique ou pire avec du diesel, il est alimenté par une pile à combustible qui produit de l’énergie électrique. En résumé, ces piles convertissent l’hydrogène en électricité grâce à une réaction chimique avec l’oxygène de l’air.
Entre le 27 février et le 11 mars, le groupe français Alstom a mené des tests sur une ligne régionale au nord des Pays-Bas afin de prouver qu’une alternative plus écologique était possible. Le train en question, baptisé Coradia iLint, a été spécialement conçu pour circuler sur des lignes non-électrifiées. Il émet uniquement de l’eau et de la vapeur lorsqu’il fonctionne et possède une autonomie de 1000 kilomètres. Les essais ont été réalisés la nuit, sans voyageurs et à une vitesse de 140 km/h. Avant les Pays-Bas, ce train avait déjà roulé 18 mois, avec voyageurs, sur une ligne en Basse-Saxe (Allemagne). Ces deux tests sont un motif d’espoir pour envisager des transports ferroviaires plus propres.
« Le succès de cet essai pilote va nous permettre de déployer cette solution pour soutenir l’objectif des collectivités locales du nord des Pays-Bas pour des transports publics zéro émission et étendre le développement de l’hydrogène renouvelable à d’autres pays et régions, comme la France, où des trains à hydrogène sont déployés », a précisé Michèle Azalbert, directrice générale de la Business Unit Hydrogène d’ENGIE, qui fournit l’hydrogène au train. Les Pays-Bas envisagent de déployer des trains zéro émission d’ici 2024 dans tout le pays.
First Alstom Hydrogen Train Arrives in the Netherlands–In the coming weeks, a number of test runs will be made by this #hydrogen #fuelcell train between Groningen and Leeuwarden–https://t.co/4xgKSpyv7g #hydrogennow #fuelcells #decarbonise #zeroemissions @fuelcellsworks #h2 pic.twitter.com/R4WFVU4lB6
— FuelCellsWorks (@fuelcellsworks) March 2, 2020
La France a déjà commencé. Ces engins pourraient aussi être une solution intéressante en France puisque sur les 30 000 kilomètres de lignes de voies ferrées que la SNCF exploite, 14 313 ne sont pas électrifiés. Sur ces lignes souvent secondaires où le trafic est moins dense, réaliser des travaux d’électrification n’est pas toujours rentable. En ce sens, le déploiement de trains à hydrogène capables de rouler sur ces lignes non-électrifiées et moins onéreux, peut être envisagé. Une région n’a, en tout cas, pas attendu que les tests se terminent pour commencer sa transition : l’Occitanie. Elle a commandé en 2018 les premières rames bimodes (hydrogène et électrique) pour les faire rouler en 2022. Il n’y a plus de temps à perdre.