
On a regardé les statistiques des assureurs automobiles. Désolé, mais les machos de service vont être déçus…
En 2018, les femmes d’Arabie Saoudite étaient enfin autorisées par le Royaume à conduire des voitures. Même si cette interdiction de la conduite s’inscrivait dans un contexte d’inégalités de genre, on est aussi tenté d’y voir la marque d’une idée sexiste qui a la vie dure : les femmes conduiraient plus mal que les hommes.
Chauffards (jamais chauffarde). Plutôt que de se faire l’écho du Café du commerce, nous sommes donc allés regarder du côté des statistiques et études qui existent en la matière. Qu’on se le dise, le dernier bilan de l’accidentalité de l’Observatoire national interministériel de la Sécurité routière (ONISR) tord bien le cou aux idées reçues.
Par exemple, sur 13 179 802 points de permis supprimés en 2016, 67% étaient retirés à des hommes.
Pour ce qui est des permis invalidés pour solde nul, même chose : avec 85%, les hommes décrochent le pompon. Toujours plus loin dans le jemenfoutisme, 93,6% des individus arrêtés en train de conduire malgré une suspension de permis étaient des conducteurs masculins.
Homme au volant, mort au tournant. Plus horrible dans le genre, mais toujours aussi probant en termes de démonstration, du côté des accidents mortels, en 2017, dans 83% des cas, les auteurs présumés étaient des hommes. Et pour ce qui de l’alcoolémie, même combat, sur 114 810 condamnations pour conduite en état d’ivresse en 2015, les hommes trustaient 89,1% des infractions.
Ces chiffres confirment une réalité qu’un responsable de la Sécurité routière résumait au Monde en ces termes : « Les hommes causent “indéniablement” beaucoup plus d’accidents que les femmes – et que ces dernières prennent tout autant le volant que les hommes, mais en ayant une conduite plus vertueuse. » Si vous aviez des doutes, vous n’en aurez plus.