
L’idée peut paraître surprenante, pourtant des scientifiques anglais y pensent très sérieusement. L’objectif, de santé public, serait dès lors d’avertir sur les dangers des carburants fossiles pour le grand public.
Mettre le paquet (neutre). Si vous êtes fumeur, il ne vous aura pas échappé que l’ensemble des marques de tabac font désormais l’objet d’une neutralisation des packagings ; la mesure étant destinée à tuer tout désir d’achat, à défaut d’éviter la mort des consommateurs. Si les effets de cette anonymisation des paquets fait encore débat, des chercheurs d’une revue médicale respectée (BMJ) avancent dans une récente publication qu’il est grand temps de plastronner les stations-essence de la même manière, avec des messages d’avertissement dissuasifs permettant de faire comprendre aux automobilistes que les carburants fossiles « aggravent l’urgence climatique et détériorent la santé de millions de personnes à travers le monde ».
118 countries require cigarettes to carry graphic pictures and stark health warnings. Similar labelling at the petrol pump could change society's attitudes & behaviour when it comes to fossil fuel use too say Dr Mike Gill & colleagues in @bmj_latest today: https://t.co/9NmaDmxK8N
— UKHACC (@UKHealthClimate) March 31, 2020
3,5 millions de morts par an. S’il est évidemment légitime de s’inquiéter des décès dus au coronavirus, un chiffre encore plus grand peine pour l’instant à faire réagir les responsables politiques de la planète : les « morts atmosphériques », c’est-à-dire les personnes décédés prématurément en raison d’un air pollué. Elles sont selon les recherches de BMJ 3,5 millions à mourir annuellement. « Et cette menace pèse de plus en plus lourdement sur la santé des générations actuelles et futures », précise l’article.
La proposition ne fait pas encore un tabac. Même si l’on doute que cette idée soit suivie d’effets immédiats, elle peut contribuer à une prise de conscience collective sur la nocivité des « vieux carburants », encore massivement utilisés alors que des solutions comme le GNV ou bioGNV existent. En attendant, et période de confinement oblige, les ventes de cigarettes ont augmenté de 30% en raison de l’impossibilité des Français à se fournir à l’étranger. La route vers une mobilité plus écologique, elle, est encore longue.