
Avec sa ferme polaire improvisée dans un container, Paul Zabel nourrit les chercheurs allemands en mission scientifique. Un système de production qui pourrait à terme être utilisé dans l’espace.
Circuit court pour tout le monde. C’est ce qu’on appelle un festin : 18 concombres, 70 radis et 3,5 kilos de salade. Franchement, ça ne fait pas rêver ? Bon, d’accord, pas de quoi nourrir un régiment de légionnaires carnivores, mais quand on sait que ces légumes ont été chéris et cultivés au beau milieu de l’Antarctique et sont sortis environ un mois après avoir été plantés, ça vaut bien d’être salué.
Pas froid aux yeux. Derrière l’exploit, il y a Paul Zabel. Ingénieur de formation, ce garçon souriant a été catapulté pour une mission au cœur de la Neumayer Station III, une base allemande d’étude du continent blanc. Et lorsqu’il n’était pas occupé à réparer des trucs ou prendre des mesures, Zabel a consacré chaque jour 3 à 4 heures à mettre en place l’EDEN-ISS, une véritable serre logée dans un container surélevé à 400 mètres de la base. Et grâce à Paul-la-main verte, pour la première fois depuis des mois, ses petits camarades ont eu le plaisir de retrouver le goût inimitable d’une salade fraîche.
Sub-zero paysannerie. Dans ce jardin d’intérieur, les légumes poussent hors-sol grâce à un système d’eau en cycle fermé et des lumières optimisées pour répliquer l’effet du soleil. Le principe, évidemment, est connu. En revanche, faire croître des trucs comestibles dans des conditions aussi extrêmes, c’est là que se situe la nouveauté. Paul Zabel va donc pouvoir rajouter une ligne « jardinier de l’extrême » sur son profil LinkedIn.
Surtout, son travail acharné va servir de socle pour reproduire à terme le même principe lors de missions sur Mars ou la Lune. Franchement, s’envoyer des cornichons et des radis à l’apéro, ça a quand même plus de classe que de la soupe lyophilisée.


