
À compter du 30 août, le pass sanitaire devient obligatoire pour l'ensemble du personnel aérien français. De l'autre côté de l'Atlantique, certaines compagnies n'hésitent plus à aller plus loin, plus haut, pour obliger pilotes et hôtesses à tendre le bras.
Une punition à 200 dollars. Pas certain que, par les temps qui courent, la compagnie américaine Delta Airlines ait bien choisi son nom. Ironie du sort, c’est le variant Delta qui la propulse aujourd’hui dans l’actualité puisque l’entreprise vient d’annoncer qu’elle encouragera fortement l’ensemble de son personnel à être vacciné, faute de quoi les résistants devront présenter un test négatif toutes les semaines. Si aucune preuve de vaccin ni test PCR n’est fourni, ceux-ci seront obligés de payer 200 dollars supplémentaires (soit 170 €) pour leur cotisation d’assurance-maladie.
$200 "d'amende" par mois chez Delta Airlines pour les salariés non vaccinés https://t.co/tuTiXRXJoY
— Grégoire Favet (@GregoireFavet) August 25, 2021
Passé le 1er octobre, le personnel non vacciné se verra refuser la prise en charge médicale en cas de contraction de la Covid-19. Faut-il pour autant parler de “dictature sanitaire”? Pas forcément. Aux États-Unis, les frais d’hospitalisation peuvent coûter jusqu’à 50 000 dollars. Un lourd tribut à payer pour l’employeur ; d’autant plus dans le secteur aéronautique durement touché par la pandémie depuis presque 2 ans.
Encore 25% de personnes non vaccinées. La mesure, qui vise à convaincre (de force) les derniers réticents, reste malgré tout symbolique puisque 75% du personnel de Delta Airlines est déjà vacciné. Ce qui n’a pas empêché le PDG de Delta Airlines, Ed Bastian, à se fendre d’une déclaration publique pour rassurer clients et actionnaires : “Bien que nous puissions être fiers de notre taux de vaccination de 75 %” parmi les employés de la compagnie aérienne, “l’agressivité du variant Delta signifie que nous devons faire vacciner bien davantage d’employés et aussi près que possible de 100 % […] Ce supplément sera nécessaire pour faire face au risque financier que la décision de ne pas vacciner crée pour notre entreprise”. Un message très clairement reçu et qui, jusqu’à ce jour, n’a pas déclenché de manifestations en interne.
Et en France ? Même cause, mais pas mêmes effets. Du côté d’Air France, comme chez toutes les compagnies aériennes françaises, le pass sanitaire est lui aussi obligatoire pour le personnel dès le 30 août. Pilotes, hôtesses et stewards sont concernés par la mesure, mais pas de licenciement à craindre en cas de refus. Des contrôles internes permettront de vérifier que les salariés de la compagnie jouent le jeu, même si là encore l’idée du pass sanitaire semble avoir fait son chemin, sans trop de résistance. La loi précise qu’à défaut d’une preuve de schéma vaccinal complet, le contrat de travail du salarié sera néanmoins suspendu, entraînant ainsi la suspension de sa rémunération, dès lors que son poste l’oblige à être en contact avec le public.
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Enfin, rappelons qu’en France, le pass sanitaire est exigé depuis le 9 août pour les voyageurs pour tous les vols intérieurs, mais également dans les TGV, les Intercités, les trains de nuit ainsi que dans les cars inter-régionaux. Les transports en commun (bus, métro) sont pour l’instant exemptés du précieux sésame, mais en cas de cinquième vague, il y a fort à parier qu’eux aussi ne seront plus accessibles qu’aux personnes vaccinées.