
Au début du mois de juillet, le ministre des Transports Clément Beaune demandait aux sociétés d’autoroute de « faire un geste » en cette période de vacances. Et puisque les mesures prises par celles-ci sont jugées peu convaincantes, ce dernier a fait savoir que de nouvelles discussions allaient avoir lieu à la rentrée.
Péage en solde. Pour alléger le poids financier des vacances des Français, le ministre des Transports Clément Beaune avait une grande idée : demander aux sociétés d’autoroutes (Vinci, Sanef, APRR, etc.), qui génèrent des millions d’euros de bénéfices, chaque année, de « faire un geste ». Comprendre, de mettre en place des réductions aux barrières pour faire baisser les prix en cette période de grands départs de vacances. Le hic ? Les « gestes » faits par les principales sociétés sont jugés insignifiants. On explique : Vinci a été la première société à réagir. Elle a décidé d’accorder une remise de 10% du 14 juillet au 15 septembre aux conducteurs bénéficiaires potentiels des chèques-vacances, soit 11 millions de personnes en France en comptant les familles.
L’autre condition ? Verser la somme des chèques-vacances en question sur un badge de telépéage. « De quoi se demander s’il ne s’agirait pas là, de la part des sociétés d’autoroute, d’un moyen détourné pour recruter de nouveaux abonnés », a écrit Libération. Après Vinci, Sanef et APRR ont suivi le pas et annoncé exactement la même ristourne dans les mêmes conditions. Pour APRR, l’offre sera valable jusqu’au 30 septembre.
En réponse à la demande du ministre des Transports, M. Clément Beaune @CBeaune, adressée aux sociétés concessionnaires d’autoroutes, d’un geste en faveur du pouvoir d’achat des Français, voici les propositions de #VINCIAutoroutes. https://t.co/9bdsj8TG9g pic.twitter.com/fLPgq9UVxN
— VINCI Autoroutes (@VINCIAutoroutes) July 11, 2022
Des négociations à la rentrée. Au-delà de la démarche à effectuer — il faut créditer les montants des chèques-vacances sur son badge depuis son espace abonné puis envoyer les chèques par voie postale avec le bordereau de votre déclaration en ligne à la société d’autoroute — les « gestes » concédés par les sociétés n’aideront pas la majorité des Français à faire des économies. Quand on sait que ces sociétés se dégagent des bénéfices nets conséquents — 1,9 milliard d’euros pour Vinci, 932 millions pour APRR et 690 millions pour Sanef d’après les chiffres avancés par Libération — on comprend mieux pourquoi les réactions sont jugées insignifiantes.
Le ministre des Transports à indiqué que de nouvelles discussions auront lieu avec ces sociétés pour préparer la réévaluation des tarifs de 2023, car les contrats signés par l’état avec les sociétés d’autoroute prévoient une augmentation automatique des tarifs, tous les ans, en fonction de l’inflation. « On ne peut pas avoir une revalorisation des péages de 6%, 7% ou 8% pour suivre l’inflation : c’est impossible », a déclaré le ministre sur CNews. Vinci, Sanef et APRR se sont dits ouvertes aux discussions. Deuxième round à la rentrée. Vu les « gestes » de cet été, la route sera encore longue pour arriver à destination.