
Entre philosophie contemplative et expérience mystique.
Un jeu vidéo prévu sur Playstation 4 expérimente l’existence et son contraire absolu. Bref enquête.
« Qu’est-ce qu’être une chose » ? Dans son livre Alien Phenomenology, Or What it’s Like to be a Thing, le game designer, chercheur et auteur Ian Bogost s’interroge sur cette question intellectuelle et joue avec une idée précise : « rien n’existe plus ou moins qu’autre chose. [Une chose] dans laquelle les humains sont des éléments« rien n’existe plus ou moins qu’autre chose. [Une chose] dans laquelle les humains sont des éléments, mais pas des éléments seuls ou primaires […] ». Un concept qui parait difficilement abordable de but en blanc n’est-ce pas ? N’ayez crainte. En partant de cette idée philosophique et presque nihiliste, l’artiste californien David OReilly a créé le jeu vidéo Everything. Dans cette aventure vidéoludique prévue pour la Playstation 4, les joueurs auront la possibilité d’expérimenter l’existence, ce que signifie vraiment « être », ou au contraire, n’être rien du tout. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, des personnages comme Freud ou Descartes ne seront malheureusement pas jouables.
Dans une interview accordée au webzine Co.Design relayée par Visual News, OReilly en dit un peu plus sur son œVisual News, OReilly en dit un peu plus sur son œuvre : « Chaque objet du jeu est un personnage jouable, qui voit, entend et expérimente le monde différemment. Vous pouvez être un seul arbre ou une forêt toute entière, ou le continent sur lequel ils sont. Ou carrément la planète sur laquelle ils se trouvent ». Avec plusieurs milliers de personnages jouables dans une demi-douzaine de niveaux « d’existence », le jeu offre la possibilité au joueur d’aborder la réalité différemment. Voilà une alternative ludique et intéressante qui va rendre jaloux les aficionados de méditation, qui ont récemment trouvé un nouveau temple du zen sur le web avec YouTube.un nouveau temple du zen sur le web avec YouTube.
Toutefois, contrairement aux autres jeux immersifs comme celui-ci, le concept se centre davantage sur l’observation que sur l’interaction. Un peu comme si on lisait un livre en réalité augmentée. Passionnant, lorsqu’on imagine que les livres de demain seront certainement des humains eux-mêmes, qu’il nous faudra écouter attentivement sans broncher. Sauf si la fin de l’histoire ne nous intéresse pas, évidemment !