
Des étudiants parisiens ont inventé une batterie monobloc qui recycle l’urine pour alimenter des lampes. Leur rêve : illuminer l’Afrique sub-saharienne.
Pee pile. Le principe consiste à introduire des bactéries dans l’urine afin de générer un courant continu, au lieu d’utiliser l’hydroxyde de potassium qui se trouve habituellement dans les piles alcalines par exemple. Comme résumait l’un de ses créateurs au site Presse Citron : « Nous avons des bactéries qui vont dégrader un déchet naturel de l’urine pour produire des électrons, et donc un courant électrique. » Un courant suffisant pour alimenter des lampes à LED.
L’intérêt saute au visage (sic) : avoir une matière première renouvelable facilement (pour ne pas dire « proprement ») et ce n’importe où dans le monde. Plus largement, cette pile biologique serait aussi facile à transporter comme à recharger et a aussi l’avantage de rejeter pour seul déchet un engrais naturel…
Push doré. La pile biologique était présentée le mois dernier au salon des makers Viva Technology sous le nom EverLux, mais c’est entre les murs de l’école Sup’Biotech qu’elle a été conçue. Pour ses étudiants champions de biotechnologies, cette source d’électricité est un enjeu humanitaire puisqu’ils veulent éclairer les villages africains non reliés au réseau électrique. Soit 650 millions de personnes qui cessent toute activité dès que le soleil décline.
Partis de ce constat, les étudiants derrière EverLux ont lancé un partenariat avec une école d’ingénieurs du Burkina Faso. En parallèle, ils continuent d’optimiser leur prototype et recherchent des investisseurs.
Le plein s’il vous plait. L’an dernier, des étudiants de l’Ohio avaient déjà inventé un catalyseur capable d’extraire l’hydrogène de l’urine. On aurait aimé croire qu’ils tenaient là la solution pour recharger nos voitures en sortant du pub. Mais il aurait fallu être plusieurs à uriner dans le réservoir pour rentrer simplement chez soi… Question d’intimité, on va plutôt miser sur nos génies parisiens du coup.