
Le gouvernement n'y semble pas favorable, mais la présidente du conseil régional d’Occitanie, Carole Delga, insiste : elle voudrait que sur son territoire les autoroutes soient gratuites cet été. Pour permettre aux Français de partir plus facilement en vacances.
Le 3 juin prochain, l’Italie devrait rouvrir ses frontières. Les Allemands peuvent se rendre depuis peu au Luxembourg. Petit à petit, les pays s’ouvrent aux autres. Mais le flou règne sur les vacances d’été, sur ce qu’on aura le droit ou l’envie de faire, où l’on pourra se rendre…
Si de nombreux Français prennent la décision de voyager au sein du pays (une bonne manière aussi de relancer notre économie), la présidente du conseil régional d’Occitanie, Carole Delga, a une idée pour les aider : lever les barrières des péages. « Je demande un effort de solidarité nationale aux sociétés autoroutières pour permettre à un maximum de Français de partir en vacances cet été », a fait savoir l’ancienne secrétaire d’État. Est-ce qu’un budget péage en moins pourrait permettre à plus de personnes de s’offrir quelques jours de repos. Oui, selon Carole Delga, qui affirme qu’un Français sur trois n’a pas les moyens de partir cette année.
Le gouvernement dit non. La réponse n’a pas tardée. Sur BFMTV, Jean-Baptiste Djebbari, secrétaire d’État en charge des Transports, a répondu à la présidente du conseil. Pour lui, ce n’est pas réaliste, ni souhaitable (au moins, c’est clair). « Cette position, on le comprend bien, est un peu politique. Sur le plan pratique et contractuel, elle est assez inopérante. » La grande majorité des autoroutes en France sont privées (Eiffage, Vinci, Abertis, etc.) et l’État est lié avec ces sociétés avec des contrats. Pour Jean-Baptiste Djebbari, ce n’est pas le moment de demander un effort supplémentaire à ces entreprises, déjà impactées par la crise sanitaire ; surtout, selon lui, si l’on veut qu’elles continuent leurs efforts, notamment sur la mise en place de bornes électriques sur leurs réseaux.
« Faire de la politique », M. Djebbari, c’est s’occuper des gens !
C’est pourquoi je demande un acte de solidarité nationale de la part des sociétés d’#autoroutes pour le #pouvoirdachat des Français et le soutien aux emplois touristiques.pic.twitter.com/bfOUT5W37F
— Carole Delga (@CaroleDelga) May 19, 2020
Sauver le tourisme. Mais Carole Delga ne l’entend pas de la même oreille. Elle a d’abord répondu avec ce tweet : « ‘Faire de la politique’, M. Djebbari, c’est s’occuper des gens ! » Puis dans un communiqué, dans lequel elle demande que sa proposition soit étudiée avec plus de sérieux : « C’est du pouvoir d’achat des Français dont il est question, mais aussi de sauver la saison touristique qui est l’un des piliers de l’économie nationale avec près de deux millions d’emplois directs et indirects », peut-on lire. La présidente du conseil a également écrit aux présidents des sociétés autoroutières pour leur demander de modérer leurs tarifs cet été.
La France est un pays très touristique. Rien qu’en Occitanie, ce sont, selon La Depêche, 30 millions de touristes par an pour un chiffre d’affaires de 15,9 milliards d’euros, soit 10% du PIB régional. La question mérite au moins d’être débattue avec les différents acteurs pour envisager des solutions. On a demandé à tous les Français de faire des efforts. C’est le moment de rendre la pareille, et peut-être pas qu’en Occitanie d’ailleurs.