
Une vraie question à laquelle des chercheurs coréens tentent d’apporter une vraie réponse.
Maïs costaud. Les batteries de voitures électriques ont beau gagner en autonomie à vue d’œil, le sujet demeure l’un des principaux freins à l’acquisition de ce type de véhicule. Heureusement, la science planche sur le sujet et vient d’ailleurs de mettre le doigt sur une solution à base de maïs. Oui, de maïs. Enfin plus exactement son amidon, qui autoriserait une plus grande capacité de stockage ainsi qu’une charge plus rapide.
Quadrupler le stockage. Pour faire simple, les batteries comportent deux électrodes, une anode et une cathode, entre lesquelles les ions se déplacent à travers un électrolyte. La capacité d’une batterie est définie par la quantité d’électrons pouvant être accumulés dans l’anode. Aujourd’hui ces anodes sont en graphite, un matériau limité en terme de stockage. Ce qui pousse certains chercheurs à se pencher sur le silicium, aux capacités dix fois supérieures à celles du graphite mais qui a pour défaut d’être particulièrement instable.
Concrètement, le silicium gonfle pendant les cycles de chargement et déchargement, ce qui provoque des fissurations à sa surface et amoindrit ses performances. C’est ici que notre maïs intervient. Après transformation des amidons de maïs et de patate douce, des chercheurs du Korea Institute of Science and Technology (KIST) ont obtenu une anode composite carbone-silicium dans laquelle de minuscules sphères de carbone empêchent le silicium de gonfler. Résultat : lors des tests, ce nouveau matériau a permis non seulement de réaliser 500 cycles de charge mais aussi de quadrupler la capacité de stockage et d’accélérer le chargement d’une batterie à 80% en seulement cinq minutes.
Une avancée qui pourrait booster le secteur. Comme le montre une enquête menée par le cabinet de conseil britannique OC&C sur cinq pays en 2019, 66% des sondés en France se déclarent inquiets concernant l’autonomie des véhicules électriques. Le maïs pourrait donc avoir des vertus inattendues sur le secteur automobile. Cela dit, en l’état actuel des choses, selon cette même enquête 46% des sondés en France envisagent d’acheter une voiture zéro émission. Une décision qui pourrait être accélérée par le plan de soutien du gouvernement à la filière automobile et l’augmentation du bonus pour l’achat d’un véhicule électrique neuf (de 6000 à 8000 euros pour les particuliers).