350 € par mois. Cinq années, c’est ce qu’on appelle un quinquennat. Et entre 2017 et 2022, selon les estimations de Réseau Action Climat — un regroupement qui fédère 27 associations nationales et 10 associations locales autour de la lutte contre le changement climatique — le coût de la voiture aurait augmenté de près de 14%. Le budget annuel est passé de 3680 euros en moyenne en 2017 à 4210 euros en 2022 (les chiffres sont proches de ceux de l’INSEE concernant les transports individuels pour l’année 2017). Divisé par douze, on obtient une somme de 350 euros par mois. Sachant que 37% des ménages ont plusieurs voitures, cela peut représenter un « coût annuel supplémentaire de près de 1060 euros pour un ménage avec deux véhicules », écrit Réseau Action Climat dans son rapport.

« Et cette augmentation risque de se poursuivre au cours des cinq prochaines années », rapporte l’association. En imaginant un scénario avec une hausse des coûts de 5%, le « coût de la voiture augmenterait très fortement pour atteindre 4 920€ en 2027, soit une hausse de plus de 16 % par rapport à 2022 ». En cause, sans surprise, la crise énergétique et la hausse des prix du carburant. Pour Réseau Action Climat, « ces projections nous rappellent à quel point notre système de mobilité construit autour du tout voiture individuelle est vulnérable à la hausse du prix des énergies fossiles ».

Le tout voiture est un poids pour le climat, la santé, et les Français les plus modestes. Son coût s'élève à 4210€ par an, soit un quart d'un SMIC chaque mois, c'est le constat de notre nouvelle étude.

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— Réseau Action Climat (@RACFrance) October 18, 2022

Mobilité précaire. Pour créer un nouveau « système de mobilité » (sic), Réseau Action Climat détaille dans son rapport 19 mesures divisées au sein de 7 enjeux principaux. Parmi celles-ci, on retrouve le développement massif des transports collectifs, mettre l’accent sur le vélo (apprentissage à l’école, aide à l’achat, favoriser l’intermodalité, etc.), la mise en place d’un « ticket climat » (comme en Allemagne ou en Autriche par exemple) ou encore améliorer les conditions des aides à l’achat d’un véhicule dits “propres”. D’autres pistes, comme le déploiement du co-voiturage et de mobilités partagées sont également inscrites dans ce rapport.

Pour l’association, le pays — et plus globalement la terre entière — fait face à une crise climatique mais aussi sociale (selon le Baromètre des mobilités du quotidien, « 13,3 millions de personnes en France sont aujourd’hui dans une situation de précarité mobilité »). Ces constats doivent amener à une réflexion sur le fameux monde d’après où la mobilité rimera avec plus d’inclusivité, et où elle deviendra enfin un enjeu de société.

Pour consulter la synthèse, c’est par ici.