C'était devenu nécessaire compte tenu du prix record de l’électricité. Afin d'accompagner la transition vers une mobilité décarbonée, le gouvernement veut figer les prix à la borne avec une aide... pour les réseaux de recharge.
Retard à l’allumage. Il aura fallu 4 mois mais la promesse est tenue. C’était le 17 octobre dernier, au Mondial de l’Automobile, qu’Emmanuel Macron évoquait la création d’un bouclier tarifaire pour les recharges. En effet, face à la flambée du cours de l’électricité depuis la guerre en Ukraine, le gouvernement a imposé un plafond légal à toute répercussion pour les particuliers, fixé à 15 %. Mais si ceci protégeait les recharges à domicile, ce n’était pas valable pour les bornes publiques. On pouvait croire le projet abandonné mais Agnès Pannier-Runacher est revenue à la… charge.
https://twitter.com/AgnesRunacher/status/1622554894942044160
Parafoudre. Comme annoncé par la ministre de la Transition énergétique, le décret du 3 février assure une aide non aux consommateurs mais aux « aménageurs des infrastructures de recharge ». Ceci afin d’éviter aux sociétés de recharge d’augmenter trop leurs tarifs, pénalisant, en bout de course, ceux qui ont abandonné le pétrole pour le kilowattheure. Car certains n’avaient pas attendu.
#Tesla et #Allego ont annoncé récemment des hausses spectaculaires de leurs tarifs. Tous les opérateurs de bornes sont potentiellement soumis à la hausse des prix de l'#électricité, en fonction des contrats conclus avec leurs fournisseurs. #VE #Energie https://t.co/PJyvlWSFgu
— Natalia ROBLES (@RoblesNatalia) September 24, 2022
A Paris, les prix ont monté d’un quart, voire doublé, en particulier chez la filiale de TotalEnergies, Belib. Comme le relatait FranceInfo début janvier 2023, « effectuer le plein de son véhicule pendant 10 heures sur une borne de faible intensité coûtait 25 euros en 2022, contre 64 euros en 2023 ». C’est encore pire sur les réseaux d’autoroute tels Allego, qui a monté ses prix de 20 % et les superchargers de Tesla avaient pris 40% de hausse l’automne dernier.
Avec ce décret, le gouvernement empêche donc la spéculation, s’assure que la recharge redevienne plus accessible et garantit que la mobilité électrique (hybride rechargeable ou 100 % électrique) reste plus rentable que tout véhicule thermique, comme le confirme l’AVERE.