
Après avoir été trop longtemps ignorée, la nature pourrait se révéler utile contre les émissions de carbone, surtout là où ça fait le plus mal : dans les agglomérations. La preuve par l’exemple avec cette réalisation du cabinet d’architecture Tremend, à Lublin.
Gare aux gares. Quiconque a déjà eu le malheur de « visiter » la gare du Nord à Paris, ou dans une moindre mesure les principales gares françaises, le sait : ça sent rarement la rose, les rencontres qu’on y fait sont souvent malheureuses et question écoresponsabilité, c’est une catastrophe. Mot compte double pour les stations de bus, fréquemment laissées à l’abandon – ou disons que les responsables ont abandonné l’idée de les rénover. Partout ? Non, pas à Lubin, en Pologne, où le cabinet Tremend s’est retroussé les manches pour imposer son doux projet de végétalisation des villes.
Mise au vert. Premièrement, il y a – et c’est en train de devenir plus qu’une mode – l’idée de verdir le bâtiment en lui offrant une toiture verte ainsi qu’un mur végétal, bon pour la captation de dioxyde de carbone aux alentours. Les formes de l’édifice rappellent, en outre, celles des arbres qui manquent souvent aux villes pour rafraîchir les habitants en période de canicule. Mais ce n’est pas tout : la station de bus est également équipée de LED peu gourmandes en énergie et d’une station géothermique pour le chauffage. Quant à la case micro-climat, elle est aussi cochée avec un système de collecte des eaux de pluie. Un sans faute, esthétique et climatique.
« Atmosphère, est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ? » Comme dans le célèbre film de Marcel Carné (pour citer la réplique la plus célèbre), ladite station ne sentira pas le diesel, et c’est même tout l’inverse. Le projet, qui figure dans la liste des finalistes du concours organisé par le World Architecture Festival en décembre prochain disposera effectivement d’un matériau spécial (le dioxyde de titane) qui, lorsqu’il est exposé à la lumière, purifie les nuages de pollution (le fameux « smog »). On ne précisera pas qu’il s’agit d’un exemple à suivre par toutes les autres capitales européennes (Paris en tête). D’ailleurs, certaines sont déjà à la manœuvre. À Bruxelles, la mairie offre des primes aux habitants qui souhaiteraient végétaliser les façades d’immeubles. Précisons que celles-ci permettent de rafraîchir et humidifier l’air et qu’un seul arbre peut jouer le rôle (gratuitement) de cinq climatiseurs. À bon entendeur.