Mobilité d’eau douce. Depuis 60 ans, c’est l’un des mythes les plus solides dans l’industrie automobile : l’espoir d’inventer un moteur qui roulerait, non pas à l’essence, mais à l’eau. Si le procédé est scientifiquement impossible mais continue malgré tout d’alimenter des théories complotistes tirées par les cheveux, certains y croient encore dur comme fer, au point de trouver un début de solution alors que l’Europe vit l’équivalent d’un quatrième choc pétrolier.

A Huelgoat, dans le Finistère, c’est le cas de Laurent Baltazar, derrière l’entreprise Eco L’eau. Son invention ? Un moteur hybride à eau, ou plutôt un kit adaptable sur tous types de véhicules, capable à lui seul de faire chuter drastiquement la consommation, jusqu’à 20%. Le principe technique, lui, est clair comme de l’eau de roche : ledit kit améliorerait le rendement du véhicule en venant simplement injecter des particules d’air humide (de l’eau, donc) dans le carburant, à la manière d’un muscle qu’on hydraterait pour booster son fonctionnement. “Je dirais qu’il y a un tiers de convaincus, un tiers de curieux, et un tiers qui n’y croit pas” explique Laurent Balthazar à France 3. Le carnet de commandes, lui, ne désemplit plus depuis le début de l’année.

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100 kits vendus par semaine. Depuis la naissance d’Eco L’eau, la société aurait vendu 20 000 kits et le Breton aurait réalisé, rien qu’au mois de mars dernier, l’équivalent d’un an de chiffre d’affaire. Le secret de ce pic de ventes pour le kit disponible à partir de 500 €, c’est évidemment l’inflation galopante qui touche l’ensemble de la France avec la crise énergétique opposant l’Europe à la Russie. Face à la flambée des prix, toutes les solutions semblent bonnes, au point d’être prêt à booster le moteur d’un véhicule avec de l’essence couplée à de l’eau évaporée. “Des gens achètent, constatent, et en parlent autour d’eux” rajoute Laurent Baltazar, sûr de son fait.

Sa petite entreprise ne connaît pas la crise. Si les réels bénéfices du kit restent à prouver, dans un contexte noir pour le pouvoir d’achat, reste que l’entreprise croule actuellement sous les commandes et peine à répondre à toutes les demandes avec ses 5 salariés actuels. Du bouche à oreille jusqu’à la certification par les autorités gouvernementales, il y a encore un pas qu’on hésite à franchir. Le kit Eco L’eau, quant à lui, promet une adaptabilité sur tous types d’engins, des voitures aux motos en passant par les camions. De quoi susciter pas mal d’excitation, mais malgré tout modérée par la raison.

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