
À Péronne, entre Amiens et Saint-Quentin, la municipalité propose de financer le permis de rouler pour ceux qui n’ont pas les moyens. Mais ce n’est pas totalement gratuit.
Dans ce monde, rien n’est gratuit. Mais il y a toujours des bons plans. Dans une petite ville de Picardie, il est possible d’apprendre à conduire gratuitement en échange de bénévolat dans l’associatif. On le sait : obtenir le fameux sésame coûte cher, entre 1200 et 1800 euros. En attendant que le gouvernement baisse le prix moyen de 30% (c’est l’objectif), à Péronne, on prend les devants. Selon le journal Le Courrier Picard, tout est parti d’un constat : 1 foyer sur 4 ne possède pas de voiture.
La ville considère qu’une heure de bénévolat vaut 10 euros. Il faut donc effectuer 70 heures de « travail » pour financer sa formation.
En France, le taux est de 15,9%. Dans une région où la voiture est (très) souvent nécessaire pour se rendre au travail, il fallait que la ville prenne donc ce sujet à bras-le-corps. « Nous nous sommes rendu compte que la plus grosse difficulté rencontrée par les demandeurs d’emploi, c’est la mobilité, car les offres sont parfois lointaines », remarque Catherine Henry, adjointe chargée des affaires sociales et de la solidarité.
Le calcul est très simple. Il faut, dans la ville picarde, débourser environ 700 euros pour le permis. La ville considère qu’une heure de bénévolat vaut 10 euros. Il faut donc effectuer 70 heures de « travail » pour financer sa formation. Le bénéficiaire peut également prendre des leçons de conduite dans d’autres villes s’il a besoin. En plus de cette offre, la municipalité propose le financement du permis scooter (AM) à hauteur de 140 euros et des aides à la mobilité pour subventionner, jusqu’à 200 euros, les abonnements aux transports en commun.
Pour y avoir droit, il faut déposer un dossier. Au total, 28 candidats seront retenus : 10 permis de conduire B, 10 permis de conduire AM, et 8 aides à la poursuite d’études. Une commission se réunira pour étudier chaque dossier et les résultat seront donnés avant la fin de l’année. 70 heures de bénévolat, ce sont grosso modo deux semaines de labeur. Ça vaut le coup de tenter sa chance.