
Nids-de-poule et lignes effacées seraient à l’origine de 30 % des accidents dans lesquels les Français perdent la vie. Et devinez qui est en charge de l’entretien des routes ?
Au fond du trou. Ce n’est pas vraiment une surprise, puisque la Cour des Comptes a déjà alerté le gouvernement il y a un an : l’état des routes françaises s’est considérablement détérioré. Mais cet hiver, l’ ONISR (observatoire de la sécurité routière) en a rajouté une couche en précisant que les nombreux défauts de la route seraient responsables d’un accident mortel sur trois.
Selon un communiqué de l’Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), 248 personnes sont décédées sur les routes de France métropolitaine en novembre, soit une baisse de 4% par rapport au même mois en 2019 (257 tués)https://t.co/hGVmmnXTjD
— Le Parisien | transports (@transportsidf) December 13, 2022
On pense d’abord aux nids-de-poule (trous dans l’enrobée) et aux crevasses (fissures dans la route) mais il s’agit aussi de marquages disparus, de problème d’adhérence ou de signalisations pas à jour, ainsi que de travaux pas clairement signalés en amont. On pourrait encore ajouter les 25 000 ponts classés dangereux par le Sénat l’an dernier, le constat est le même : le réseau routier national s’est dégradé à un stade inquiétant.
Un pognon dingue. Il semble loin le temps où la France était le pays numéro 1 dans la liste du World Economic Forum par la qualité de ses infrastructures routières. C’était pourtant en 2012 ; depuis nous avons chuté à la 7e place en 2015, puis la 18e en 2019. Ceci découle de choix politiques des dernières années visant à ne plus dépenser d’argent dans l’entretien du réseau.
La #loi #3DS prend effet en ce début de mois de janvier 2023 : des régions récupèrent des nationales et autoroutes non concédées. Pour l'automobiliste, cela ne changera rien. L'Etat en profite-t-il ainsi pour refiler l'entretien des routes aux régions ? ⬇️https://t.co/DjiSAsnIfv
— L'Automobile Magazine (@LAutomobileMag) January 10, 2023
Sortie de route. En 2018, 17 % de nos routes nécessitaient des réparations importantes selon la Direction des Infrastructures des transports. Le gouvernement d’alors s’engage alors, par la voix de la ministre des Transports (une certaine Élisabeth Borne) à verser un milliard d’euros pour leur remise en état. Mais dans le même temps, l’État s’est désengager.
A travers la loi de décentralisation dites « 3DS », le gouvernement a confié la responsabilité de l’entretien des routes aux métropoles et départements. A titre expérimental, même les régions peuvent gérer des routes et autoroutes que les départements ne voudraient pas. Car ceux-ci risquent de manquer de fonds. Rien qu’à Paris, l’entretien de la voirie a coûté 33 millions d’euros en 2022. Seule solution pour les collectivités en manque de dotations : privatiser ces nationales, ce que le gouvernement a justement autorisé depuis 2020. Alors : pour que la sécurité prime choisir, vous préférez des péages ou des impôts ?