
Leader dans les minéraux industriels, le groupe français Imerys a annoncé l’ouverture pour 2028 d’une énorme mine de lithium dans l’Allier, près de Vichy. L’ambition est de pouvoir équiper 700 000 véhicules en batteries par an.
Auto-suffisance. Avec le boom de l’électrique et la mort annoncée des voitures thermiques, plusieurs problèmes se posent. Et notamment celui de l’extraction des métaux rares, par exemple le lithium et le nickel; des éléments essentiels à la fabrication des batteries qui permettent le fonctionnement des véhicules électriques. Les principaux fournisseurs de lithium sont la Chine, l’Australie, le Chili et l’Argentine. En 2020, ces pays ont produit 475 000 tonnes de cet « or blanc ». Cependant, les besoins européens pourraient atteindre 500 000 tonnes d’ici 2030, estime un expert à Ouest-France. Que faire, donc, pour tenter de réduire notre dépendance aux importations de lithium alors que nos besoins vont drastiquement augmenter dans les prochaines années ?
700 000 voitures par an. La réponse de la France : extraire notre propre lithium. Et c’est justement ce qui a été annoncé lundi 24 octobre puisque qu’un projet d’exploitation, par le groupe Imerys, va bientôt naître à Echassières dans l’Allier, au sein d’une mine à ciel ouvert. « Ce gisement permettra l’extraction de 34 000 tonnes pendant vingt-cinq ans. Imerys deviendra ainsi un fournisseur de premier plan du marché européen, avec une capacité d’équipement de 700 000 véhicules en batteries lithium-ion par an », écrit Le Monde, qui reprend les chiffres avancés par Imerys.
#France2030
Lancement du projet "Emili" d'exploitation du lithium sur le site @Imerys de Beauvoir à Echassières #Allier. Une solution de long terme pour la 🇫🇷 et l'🇪🇺 pour la #souverainetééconomique et la transition écologique. Formidable opportunité pour le dév éco de l'Allier. pic.twitter.com/ozeU1yKT25— Préfet de l'Allier (@Prefet03) October 25, 2022
Respecter l’environnement. Dans l’idée, la mine ouvrira en 2028. Le travail d’extraction se fera entre 75 et 350 mètres de profondeur et la production sera ensuite expédiée, via des canalisations, vers une gare. Le tout prendra ensuite la direction d’une « unité de raffinement » qui sera également situé dans la région. Exit, donc, les camions avec des gros chargements. « C’est une partie de la réponse française aux défis de la transition énergétique. Nous allons contribuer à décarboner la mobilité et à renforcer la souveraineté de la France et de l’Europe », a expliqué Alessandro Dazza, le directeur général du groupe Imerys.
Autre point à souligner : le groupe français s’engage à réduire de moitié les émissions de CO2 tout au long de la chaîne de production par rapport aux autres mines de lithium qui existent dans le monde. « Imerys prendra en compte les enjeux de la biodiversité et s’engage à mettre en place un projet respectueux de l’environnement, en conformité avec la norme IRMA [Initiative for Responsible Mining Assurance], référence de l’exploitation minière responsable », a indiqué Alessandro Dazza. Sur le papier, ce projet prône presque l’exemplarité. Il faudra voir si dans les faits, le cahier des charges est respecté.
📣 Nous lançons un projet majeur d'exploitation de #lithium sur son site de #Beauvoir (@allierdpt).
Il a pour but de répondre aux enjeux de transition énergétique et de souveraineté industrielle de la 🇫🇷 et de l'Europe 🇪🇺.
Lisez notre CP. ▶️ https://t.co/0g9gbYCPQg#Imerys pic.twitter.com/G9YUNZBFpD
— Imerys France (@Imerys) October 24, 2022
Ruée vers le nouvel or. Cette nouvelle mine est une réponse à une demande qui va continuer de grandir. Car « les responsables européens estiment que pour atteindre son calendrier climatique, l’Union européenne aura besoin de 18 fois plus de lithium d’ici 2030 et de près de 60 fois plus d’ici 2050 » prédit Euronews dans cet article. Avec cette capacité de production estimée à 700 000 véhicules en batteries lithium-ion par an, disons qu’on devrait avoir de quoi voir venir. En 2021, pour rappel, 162 000 véhicules électriques neufs ont été vendus en France.