
Suivre la boule rouge au lieu de la ligne blanche a coûté cher à de nombreux automobilistes. Aux États-Unis, on évalue autour de 15 millions de dollars le montant de ces dommages.
Pikachu prend le volant. Depuis quelques temps, les comtés américains changent l’affichage des panneaux à LED qui enjambent les voies rapides : au lieu de rappeler la vitesse limite et l’importance de faire des pauses, ils précisent qu’il est dangereux de jouer à Pokémon GO en conduisant. Et pour cause, des chercheurs américains imputent des centaines d’accidents au jeu vidéo qui se joue sur smartphone.
Et paf, le monstre. Pokémon Go consiste à se promener et attraper (en réalité augmentée) des créatures cachées dans le paysage qui vous entoure. Idéal pour forcer les ados et télétravailleurs un peu trop sédentaires à sortir. Et puis quelqu’un a réalisé qu’en voiture, on en croise plus tout en se fatiguant moins. Sauf que pendant que vos yeux suivent l’écran et vos doigts quittent le volant, la route continue de défiler.
“Death by Pokémon Go”Mara Faccio and John McConnell from @PurdueKrannert show that playing Pokémon Go while driving resulted in a "disproportionate increase in crashes near PokéStops" in Tippecanoe County. Via @YahooNews: https://t.co/vzoTjKUMT2 pic.twitter.com/GOrc6CY7g1
— Purdue Life Sciences (@PurdueLifeSci) January 13, 2021
Une étude de l’université de Purdue, dans l’Indiana, a en effet compulsé 12 000 rapports de police et relié la sortie du jeu aux États-Unis en 2016 avec une hausse de l’accidentologie. Non seulement les collisions chutaient depuis des années mais ces accidents arrivaient justement à proximité des “PokéStops”, lieux d’apparition de bonus. Engendrant des coûts en mécanique, en assurance et – pire encore – en hospitalisation.
Moins de 6 mois après sa sortie aux USA, le jeu aurait donc engendré 134 collisions et 31 blessés.
« Nous estimons que le surcoût à l’échelle du pays pour les utilisateurs qui jouent à Pokémon GO en conduisant se situe entre 5,2 et 25,5 millions de dollars [entre 4,3 et 21 millions d’euros, ndlr] au cours des 148 jours suivant l’introduction du jeu », statue l’étude. À l’échelle nationale, le total pourrait dépasser l’équivalent de 7 milliards d’euros. On vous épargne le calcul à l’échelle mondiale depuis le nombre d’années que Pokémon Go existe, mais on dénombre déjà des victimes en Australie, au Japon et au Royaume-Uni.
Niantic, éditeur du jeu, a développé une mise à jour qui le « bloque » quand vous vous déplacez au-delà de 50 km/h. Mais les cyclistes et scooters ne semblent pas concernés. Une future étude nous dira si les 600 000 personnes qui ont téléchargé le jeu ont changé leurs habitudes depuis.