
Cette nouvelle recette de bitume pourrait limiter les décharges de pneus et réduire le recours au sable dont l’exploitation détruit notre planète.
Savoir rebondir. Ce sont les chercheurs de l’Institut royal de technologie de Melbourne (RMIT) qui ont fait cette découverte en calculant la part de déchets pouvant être incorporés dans le mélange nécessaire pour bitumer une route. La contrainte n’est pas évidente car une route doit offrir des paramètres précis de résistance au froid, à la chaleur, au frottement et même à l’acide. Le résultat des recherches des Australiens s’est fixé sur l’incorporation de 99,5% de déchets de béton et 0,5% de caoutchouc de pneus recyclés. C’est peu ? En vérité c’est un sacré challenge.
Our researchers have developed a 100% recycled alternative to traditional road bases – a new way to reuse scrap tyres and building waste that delivers both environmental & engineering benefits. https://t.co/2iQosZVh8Q
#circulareconomy #recycling #zerowaste #sustainability— RMIT Research (@ResearchRMIT) July 29, 2020
Résiste au cisaillement. Le RMIT a réalisé une batterie de tests sévères pour vérifier la tenue de l’enrobée, incluant une résistance aux déformations et au cisaillement. Avec succès. Le docteur Mohammad Boroujeni, qui a conduit ces travaux, est arrivé à la conclusion que « puisque nous mettons en place une économie circulaire capable d’éliminer les déchets et inciter à l’utilisation de ressources revalorisées, notre mélange recyclé est le bon choix pour de meilleures routes et un meilleur environnement ». Ce recyclage pourrait bien mettre un frein à une pollution majeure, moins due aux automobilistes qu’aux chantiers de construction.
Moins de sable et de pétrole. Si 1 milliard de pneus dans le monde prennent le chemin de la décharge chaque année (dont une trop faible part est réutilisée comme caoutchouc), le sable – matière première du béton – est la seconde ressource naturelle la plus exploitée par l’homme sur Terre, après l’eau. On en a puisé 30 gigatonnes dans des bassins sablonneux en 2017 et cette extraction aussi est polluante : en 2019, l’OCDE lui imputait la responsabilité de 9% des émissions de gaz à effet de serre de la planète.
Comme celle des Français utilisant des biodéchets, la solution des Australiens, qui ne demande qu’à être utilisée sur les routes du pays, se présente donc comme une vraie nécessité.