
C’est 8 ans plus tôt que la France, et cela ressemble fort à un coup de sifflet pour savoir quel pays gagnera la course de la voiture dite « écologique ».
Yes, he can. Jusque-là, on le prenait pour un hurluberlu souhaitant divorcer d’avec l’Europe, mais il se pourrait bien que Boris Johnson ait finalement caché plusieurs cartes dans sa manche. Et il faut croire que le fait de rouler à l’inverse des pays du vieux continent a donné au Royaume-Uni des idées.
Ainsi donc, quelques mois avant l’organisation à Glasgow (Écosse) de la COP26, Boris Johnson a ouvertement communiqué sur la date de 2035 comme année butoir après laquelle la vente de voitures essence, diesel et hybrides serait formellement interdite. Rappelons que 2035 est une date déjà ambitieuse puisqu’elle anticipe de cinq ans ce qui est prévu en France pour une telle mesure.
« Organiser la COP26 est une opportunité de taille pour le Royaume-Uni et les autres nations du globe pour accélérer la lutte contre le changement climatique, a expliqué Johnson lors de son discours. Il n’y a pas de plus grande responsabilité que de protéger la planète et c’est une mission que la Grande-Bretagne est fière de servir. »
Derrière ce discours inattendu, deux vérités : un argument électoral pour faire oublier les difficultés liées à la mise en œuvre du Brexit et le début d’une compétition avec le reste de l’Europe, justement pour s’imposer en tête des nations combattant concrètement les émissions de CO2. La Norvège et le Danemark étant trop loin pour être rattrapées (respectivement 2025 et 2030 pour l’interdiction de ventes de modèles à carburant fossile), Johnson souhaite donc taper fort, et plus vite, que ses homologues Macron & Merkel.
Une promesse encore plus forte. Nous en étions là en début de semaine (une interdiction du fossile en 2035) mais c’était avant que le secrétaire aux Transports, Grant Shapps, ne décide d’appuyer sur l’accélérateur en annonçant 2032 comme année de transition. Soit, autrement dit, une interdiction totale des essences, diesel et hybrides dans douze ans ; une promesse intenable selon plusieurs constructeurs et associations qui pointent le caractère polémique de telles annonces, étant entendu que Johnson ne sera plus premier ministre en 2032.
@mikeukc @Albion_Rover @CTyrants
' Boris Johnson recently announced a sales ban on all petrol, diesel and hybrid vehicles from 2035.Grant Shapps aims to bring this forward to 2032 at the latest. What does this say about the state of British democracy?'https://t.co/rQTVrLUxRR— Martin Edwards (@martin_ukc) February 17, 2020
Nonobstant, le gouvernement anglais semble tenir bon sur cette promesse d’un Royaume-Uni sans essence à moyen terme ; Johnson ayant même cité l’inventeur anglais Walter Bersey et son « taxi électrique » conçu dès 1895, « défait par les sceptiques et ceux qui pensaient que c’était technologiquement impossible ».
Les paris sont désormais ouverts pour savoir si l’Angleterre saura reprendre la place qui fut la sienne au 19ème siècle, quand elle était l’un des moteurs (sic) de l’industrie mondiale. Comme on dit à Londres, time will tell.