
La hausse de 2% en 2022 avait été difficile à digérer. Celle-ci risque de provoquer des levées de bouclier. Sauf pour les conducteurs de voitures électriques.
Encore et toujours l’inflation. Dès cet été, des sociétés exploitantes d’autoroutes ont commencé à émettre l’idée d’une augmentation de 8 % sur les péages qui prendrait effet à partir de février 2023. Une hausse faramineuse – que les concessionnaires autoroutiers expliquent par le poids de l’inflation – mais qui sera finalement moindre : à priori 4,75%, comme le résume Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports, dans un tweet :
#Autoroutes | 🔴 Les sociétés d’autoroutes ont répondu à ma demande de soutien aux automobilistes pour l’#Ecologie et le #PouvoirDachat 🛣️
👉🏻 Hausse des péages inférieure à 5%
👉🏻 Réduction de 40% pour les utilisateurs fréquents
👉🏻 Pas de hausse pour les véhicules électriques pic.twitter.com/YdlVxGtEZu— Clement Beaune (@CBeaune) December 2, 2022
Coups de pouce. Comment expliquer une flambée pareille des prix aux péages ? D’abord par les contrats conclus entre l’État et les sociétés concessionnaires autorisant une hausse égale à 70 % de l’inflation. S’ajoutent à ça, dans une moindre mesure, les couts des divers chantiers visant à moderniser les infrastructures.
Cela étant dit, toujours dans le même tweet, le Ministre se félicite de deux choses. La première est que cette augmentation ne s’appliquera pas aux conducteurs de voitures électriques. Concrètement, ces derniers bénéficient d’une remise de 5 % toute l’année, compensant mécaniquement la hausse des prix. Un vrai coup de pouce. La seconde, c’est une réduction de 40 % chez APRR, Vinci Autoroutes et Sanef pour les automobilistes effectuant au moins 10 allers-retours par mois sur le même itinéraire.
A 13h, @Fabien_Roussel sera au péage de Saint-Arnoult pour dénoncer la hausse des prix de l’essence et exiger une TVA à 5,5% sur les carburants. pic.twitter.com/hLyNZvjslp
— PCF (@PCF) January 20, 2022
Grogne à venir ? Passés ces deux coups de pouce, cette augmentation aux péages à tout le potentiel pour provoquer une gronde. Pourtant, selon Clément Beaune, cette hausse est bien moins importante qu’elle n’aurait pu l’être « cette évolution est sensiblement inférieure à l’inflation pendant la période de référence concernée, d’octobre 2021 à octobre 2022, qui s’est établie selon l’INSEE à 6,33%, elle-même maîtrisée au niveau le plus faible de la zone Euro compte tenu des mesures mises en place par le Gouvernement pour préserver le pouvoir d’achat des Français ».
Un moindre mal donc, mais qui n’empêchera peut-être pas de voir fleurir des gilets jaunes aux portes des péages en début d’année prochaine.